Le nouvel album du duo séduit par ses mots voluptueux sertis dans de délicats drapés harmoniques. Si la pop chic et élégante se cherche un nouveau visage, Claire et Gaëlle Salvat l’incarnent à merveille.
Claire et Gaëlle ont toujours baigné dans la musique grâce à des parents mélomanes. Une maman fan de chanson française, un papa plus pop anglaise.Dans un environnement familial aussi propice, les deux fillettes font naturellement une école de musique, dès l’âge de 7 ans toutes les deux, à cinq ans d’intervalle. D’abord Claire, puis Gaëlle. Après avoir commencé par la batterie à l’âge de 5 ans, les parents proposent à Claire : « d’intégrer une classe à horaires aménagés. J’ai demandé à faire de l’accordéon. J’en ai fait pendant 10 ans au Conservatoire de Clermont. » Gaëlle emboîte le pas de sa grande sœur : « J’ai pu entendre tous les instruments et voir ce qu’elle faisait. J’ai pris la flûte traversière. Mes parents étaient très contents que je n’aie pas opté pour la harpe (rires). On a fait toutes les deux des classes à horaires aménagés du CE1 à la terminale. » Grâce à cet apprentissage, Claire et Gaëlle ont l’oreille suffisamment formée pour voler de leurs propres ailes.
Premiers pas
Enfants, les deux sœurs reprennent des chansons qu’elles enregistrent sur cassette. Le duo commence mine de rien à prendre forme. « On faisait tout le temps des trucs à deux voix. On chantait pour les fêtes de famille » rappelle Claire. Le répertoire était composé de chansons d’Édith Piaf, Maurane, Saint-Preux ou bien encore, Véronique Sanson. « En 2013, le Caveau de la Michodière au Puy de la Lune à Clermont-Ferrand cherchait une première partie. Ils m’ont demandé si je connaissais quelqu’un. J’en ai parlé à Gaëlle et on s’est dit, il faut qu’on monte quelque chose » dévoile Claire, sautant sur l’occasion. « On a déstructuré des chansons un peu connues et on les a faites à notre sauce au ukulélé et à la flûte traversière. Le ukulélé était plus pratique et plus dans l’air du temps que l’accordéon. On faisait plus de chansons en anglais à ce moment-là. » La réaction du public ce soir-là est enthousiaste. La décision est prise : monter un groupe.
Origine du nom du groupe
« Au départ, Gaëlle me dit au téléphone, on a qu’à s’appeler Lennon. Moi, je comprends “les nonnes”. Je trouvais ça cool, les nonnes. On est sœurs, ça tombait bien. Surtout qu’au début, on portait des hauts noirs avec un petit col Claudine blanc. Gaëlle me dit « mais n’importe quoi ! Pas les nonnes, Lennon comme John Lennon. » Comme John quoi. J’ai dit, on enlève Lennon et on garde Comme John » s’amuse encore Claire de ce quiproquo qui donne le nom de baptême au duo, « en clin d’œil à nos influences. »
Douce folie
Ce nouvel album est le deuxième du duo après avoir enregistré un premier “test” en anglais en 2015. Le véritable premier album intitulé Illusion date de 2017. De l’anglais, les sœurs passent au français à cette occasion. « On avait déjà deux ou trois chansons de Douce folie qu’on avait hésité à mettre dans Illusion. On s’était dit que l’ambiance ne collait pas et que ça irait peut-être mieux sur un autre disque. Finalement, parmi toutes les chansons composées depuis, on a réussi à dégager neuf morceaux d’une même tonalité pour Douce folie » conceptualise Claire. Des chansons déjà testées sur scène pour sonder la réaction du public. Douce folie est enregistré à trois avec un arrangeur renommé, Victor Roux. Les deux jeunes femmes veulent conserver une couleur pop avec un côté rétro. Ça tombe bien, Victor Roux possède un parc d’instruments vintage qui convient parfaitement à ce que recherche le duo. « Sur scène, on procèdera différemment. On ne pourra pas être accompagné d’un groupe, sauf, exceptionnellement, à la sortie de l’album où nous jouerons avec des musiciens à La Coopérative de Mai, le vendredi 11 septembre » précise Gaëlle. Les deux sœurs ayant pour habitude de jouer seules sur scène en s’accompagnant d’une technologie dernier cri.
Explicites lyrics
Les textes de Douce folie traitent essentiellement d’amour. « On peut les appréhender de différentes manières. Ça peut raconter une histoire de A à Z, un peu comme un concept album, mais ce sont plus des instantanés de vie. Il peut y avoir une déclaration d’amour, une chanson sur : “on s’ennuie, qu’est-ce qu’on fait ?”, une rupture ou une chanson en lien avec l’actualité » commente l’aînée, alors que la cadette résume le contenu ainsi : « au final, toutes les chansons parlent globalement d’amour. » Le disque aurait donc pu s’appeler Amour, tout simplement. Mais après de longues hésitations, Claire et Gaëlle ont opté pour Douce folie « parce que c’est plus la représentation de nos personnalités que de l’album » synthétise Gaëlle. D’un côté la douceur de la musique, de l’autre le petit grain de folie de l’artiste. Le clip de “Réveille-moi” avec un scénario à la Thelma et Louise résume bien les deux versants du duo.
Dans les tons pastels
Il se dégage une atmosphère particulière de Douce folie, similaire aux ambiances qui irriguent bien souvent les chansons les plus douces et romantiques de William Sheller. Le décor est planté, un bouquet de fleurs sur un piano, devant une tenture au ton pastel, avec une voix qui raconte les petites histoires du quotidien qui font le sel de la vie. Comme John vient de produire un superbe album qui va éclore en radios, fleurir les ondes et séduire un large public.
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Photo bandeau © Eliott Aubin