French Kiss est un concept élaboré par le chanteur clermontois Christophe Adam. Le principe est relativement simple et ouvert à tous les artistes, reprendre le vaste répertoire de la chanson française. Quand le confinement oblige les créateurs à se réinventer, ça a parfois du bon, la preuve.
L’idée est venue à Christophe Adam, un peu avant le premier confinement début 2020. « Je voulais monter un collectif de musiciens pour proposer des relectures de classiques de la chanson française. Un répertoire que je connaissais mal finalement. » Christophe a toujours écrit en français sans jamais se frotter à l’exercice de la reprise. « Je ne me serais jamais attaqué à Brel par exemple. Je me suis rendu compte que les Everly Brothers reprenaient Gilbert Bécaud, Elvis Presley chantait du Aznavour, j’ai sorti une vingtaine de chansons comme ça, passées à la postérité. À partir de là, j’ai creusé le répertoire et je me suis aperçu qu’il était sans fond. » Christophe Adam soumet le concept à son entourage. Les répétitions peuvent commencer dans le local de répétition situé dans sa maison à Montferrand. Et là, patatras, le premier confinement tombe comme un couperet.
Pied de nez au virus
Intermittent du spectacle, Christophe se retrouve contraint à l’inactivité à l’instar d’une profession touchée de plein fouet par un minuscule microbe. Impossible de répéter en compagnie d’autres musiciens pour poursuivre cette idée de reprises. Autour de lui, sa petite famille télétravaille mais lui, rien, il est à l’arrêt. Il se morfond. « Au bout d’une semaine, j’ai décidé d’enregistrer une chanson par jour en me filmant avec mon Iphone. Que des tubes. J’ai tenu ce rythme pendant trois semaines. » Christophe partage ses enregistrements sur les réseaux sociaux. Avec l’aide de son fils pour la partie technique, il crée sa chaine YouTube. « Ensuite, j’ai sollicité les amis. Je leur ai demandé de participer. La seule contrainte est de chanter français. On peut exceptionnellement chanter en anglais au décès d’un interprète étranger. » Il baptise sa chaine French Kiss pour faire un pied de nez au coronavirus, « en pensant aux pauvres gamins qui ne pouvaient plus s’embrasser sur la bouche. French Kiss, il y a un petit côté rebelle face au virus, on met la langue dans la bouche. » Appeler sa chaine French Kiss s’avère finalement être une erreur stratégique. En tapant French Kiss sur un moteur de recherche, on tombe sur des adresses pour le moins… exotiques. Il est préférable de taper “French Kiss Christophe Adam” ou “French Kiss Montferrand” pour arriver à la bonne adresse.
Un répertoire classique
Christophe s’aperçoit bien vite que filmer avec un Iphone est loin d’être la panacée. « Mon vieil Iphone avec lequel j’ai enregistré les premiers morceaux ne suffisait pas pour l’image. J’ai emprunté un appareil photo et là, je viens de m’équiper d’une GoPro. Je fais du live, il n’y a aucun montage, ni audio, ni vidéo. On se met face caméra, on fait trois prises et je sélectionne la meilleure. » Rapidement, d’autres sont venus le rejoindre. Suzy Borello, Alain Bonnefont, Zach Boissau, Jacques Dauphin, etc. « J’ai commencé à avoir des requêtes. On m’a notamment demandé un titre de Georges Moustaki. C’est un répertoire que je n’aurais pas exploré naturellement. On me demandait du Graeme Allwright, du Jacques Higelin ou Rika Zaraï décédée le 23 décembre dernier. C’est étonnant. »
L’après
Les French Kiss sortent du studio et peuvent même se produire sur scène, en extérieur pour l’instant, comme elles le firent l’été dernier à Moulins. À ce jour, les French Kiss comptent plus de 150 chansons. 150 titres interprétés principalement par des artistes auvergnats, mais d’autres enregistrements viennent de loin, de Grèce, du Japon, etc. Le succès est surprenant. L’étape suivante pour les French Kiss sera de se produire sur scène, oui, mais quand ?… En attendant, vous pouvez vous abonner à la chaine YouTube pour découvrir des nouveaux enregistrements à raison de 2 par semaine en moyenne.
Merci Mr Foulhoux, touché!
Tout le plaisir était pour moi cher Mr Adam.
Bien cordialement.