SCARLETTE vous propose de déterminer votre stade d’obéissance !
Si se conformer scrupuleusement aux règles et interdictions du confinement et des gestes-barrières ne posent aucun problème pour certains dans la mesure où ils trouvent ces restrictions légitimes, d’autres se sentent dans l’obligation de les respecter par peur du gendarme ou du contrôle social, c’est-à-dire la peur du regard des uns sur les autres. D’autres enfin, ne peuvent se résoudre à obéir à des règles qu’ils trouvent injustifiées, peu importe ce qui leur en coûte.
A la surveillance institutionnelle généralisée, (caméra de surveillance, contrôle du contenu sur les réseaux sociaux, contrôle de gendarmerie, verbalisation, encouragement à la délation de comportements inappropriés) il existe un contrôle social diffus qui fait de cette crise sanitaire un outil de domestication du peuple. Au nom de la protection, le lien entre contrôle et liberté, contrôle et prévention devient ténu.
Le modèle du développement moral en lien avec l’ordre moral et le contrôle social du psychologue américain Lawrence Kohlberg permet de faire le point sur notre type de raisonnement face au contrôle social. Ces stades se développent par étapes successives. Ils sont généralement irréversibles, les régressions étant rares.

Dans quel profil vous retrouvez-vous ?
- La moralité préconventionnelle se caractérise par une perception des règles limitée par l’égocentrisme. Les règles sont extérieures à l’enfant qui les perçoit à travers la punition et la récompense
Le stade 1 est orienté vers l’évitement de la punition et l’obéissance à l’autorité. L’enfant est centré sur les conséquences directes de ses actions sur lui-même.
Le stade 2 s’oriente vers l’intérêt personnel. L’enfant intègre les récompenses et les avantages, toujours dans une optique limitée par l’égocentrisme, c’est-à-dire qui manque de perspective sociétale ou relationnelle.
- La moralité conventionnelle : elle est typique des adolescents et des adultes. Raisonner d’une façon conventionnelle consiste à juger de la moralité des actions en les comparant aux opinions et aux attentes de la société. On obéit aux règles, on suit les normes de la société, même quand il n’y a pas de conséquence pour l’obéissance ou la désobéissance. Le respect des règles et des conventions est quelque peu rigide et la pertinence ou l’équité d’une règle est rarement remise en question. On pourrait assimiler ce stade à une absence flagrante d’esprit critique, par conformité.
Le stade 3 est orienté vers le maintien des bonnes relations et l’approbation des autres. Le jugement des autres est primordial. Par exemple, ne pas se faire la bise en public, non pas par manque d’envie mais par peur de ce que les autres vont penser de soi-même. La personne s’astreind à être un « bon garçon » ou une « bonne fille » à la hauteur des attentes, car elle a appris qu’être jugée positivement est avantageux. C’est de l’auto-censure.
Le stade 4 est orienté vers le respect de la loi et des conventions sociales qui sont jugées importantes pour le maintien de l’ordre social. Violer une loi est moralement répréhensible. Selon Kohlberg, les membres les plus actifs de la société demeurent au stade 4 dans lequel la morale est principalement dictée par une force extérieure.
- La moralité post-conventionnelle est orientée vers des principes qui se situent au-delà des règles d’une société. 20 à 25 % seulement des adultes atteindraient ces stades. Les personnes qui se situent à ce stade peuvent désobéir aux règles qui ne sont pas compatibles avec leurs propres principes la liberté, la justice. Ces personnes voient les règles comme des mécanismes utiles, mais modifiables — idéalement, les règles devraient maintenir l’ordre social général et protéger les droits humains. Les règles ne constituent pas un impératif absolu devant être respecté sans être questionnée.
Le stade 5 est orienté vers le contrat social. Le monde est considéré comme incluant des opinions différentes, des droits et des valeurs. Les lois sont considérées comme des contrats sociaux plutôt que des dictats rigides. Celles qui ne favorisent pas le bien-être général doivent être remplacées lorsque nécessaire pour promouvoir le plus grand bien pour le plus grand nombre de personnes.
Le stade 6 est orienté vers des principes moraux universels. Le raisonnement moral est basé sur une pensée abstraite qui utilise des principes éthiques de justice. Il y a une obligation de désobéir à des lois injustes. Les personnes ne respectant pas le confinement aujourd’hui car elles le jugent injuste font parties de cette catégorie. Selon Kohlberg, 13 % de la population adulte atteindrait ce stade.