Roman : Petite Louve, la vengeance d’une mère

Ce passionnant roman noir de Marie Van Moere raconte la fuite d’une femme et de sa fille après que la mère ait abattu l’agresseur de l’adolescente, avec la famille du pédophile aux trousses.

Roman paru initialement en 2014, La Manufacture des Livres le réédite dans un nouvel emballage. Sombre histoire que celle de Petite Louve. Agathe, chirurgienne, abat froidement l’agresseur de sa fille, un mec au casier bien chargé. Le roman débute par une scène relativement white-trash. Pour une chirurgienne, on aurait pu s’attendre à un meurtre plus raffiné. C’est d’abord une maman qui a patiemment attendu pour venger sa fille. Une fois le meurtre accompli, avec son ado, elles quittent Marseille en voiture pour se réfugier en Corse, sachant pertinemment que la famille de l’agresseur va les traquer puisqu’Agathe n’arrêtait pas de lui adresser des courriers de menace pendant sa détention pour le prévenir qu’elle s’occuperait de lui une fois sa peine purgée. Ça amusait doucement la famille. Tony en a vu d’autres, ce n’est pas une mère en colère qui l’impressionnerait. Mauvaise pioche. La famille se reproche de ne pas avoir assez protégé Tony à sa sortie de cabane. Ses frères, Ari et Ivo, prennent Agathe et sa fille en chasse. Chez les Vorstein, on ne fait pas appel aux schmitts, on lave son linge sale en famille. La fratrie Vorstein qui comprend également une fille, Dolora, n’est pas des plus sociables. Ils sont tous bien fêlés du casque. Des personnages qui auraient leur place chez Donald Ray Pollock pour dire combien ils n’ont pas la lumière à tous les étages.

Ça se corse

Pendant la traversée qui les conduit en Corse, Agathe repère les deux frères Vorstein qui ne peuvent évidemment pas passer à l’acte sur le bateau. Trop risqué. Il faut attendre d’avoir pied à terre. À la sortie du ferry, Agathe et sa fille parviennent à fausser compagnie à leurs poursuivants. La course-poursuite peut commencer. Agathe est suffisamment prudente et intelligente pour anticiper les intentions des deux frangins. Bien qu’elle use de fins stratagèmes pour les semer, Ari et Ivo sont toujours à leurs basques. Par mégarde, Agathe se prend le pied dans un piège à loup à proximité d’une bergerie, posé là pour attraper les renards. Piège, heureusement réglé pour ne pas mutiler les goupils, juste pour les stopper. Le berger va être une main secourable pour Agathe et sa fille. L’histoire va quand même tourner vinaigre. L’auteure épargne le lecteur d’une fin cousue de fil blanc, un roman noir jusqu’au point final.

Petite Louve, 267 p., 19,90 €

Site : Marie Van Moere

Site : La Manufacture des Livres

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