8 idées reçues sur la transidentité à déconstruire

8 idées reçues sur la transidentité à déconstruire

L’automne s’installe et chez Scarlette, on avait envie de raviver la vibe légère et pailletée de l’été, quand Drag Race All Stars France battait des records d’audience sur France TV. Mais si ! Souvenez-vous : ce programme plein de créativité, de féminité réinventée, qui s’amuse à déboulonner les vieux codes Napoleon. Maintenant que vous l’avez, entendez-vous encore les refrains du type « la transidentité serait une nouveauté, “dangereuse pour les enfants” ou “juste une mode TikTok” ?

Et si on changeait de disque pour dépoussiérer ces préjugés et voir ensemble pourquoi la féminité n’appartient à personne, et pourquoi un homme, aussi, peut embrasser un mindset féminin sans rougir.

Voici 8 idées reçues sur la transidentité à débunker de toute urgence, pour une bonne ambiance retrouvée aux repas de famille ou à la machine à café.

1. "La transidentité, c’est à la mode"

Ce qu’ils disent : « Oh là là, on voit des personnes trans partout, c’est la nouvelle trend comme le matcha».


La réalité : La transidentité existe depuis l’Antiquité. On la retrouve dans toutes les cultures, de la Grèce antique aux peuples amérindiens (coucou les Two-Spirit ). Ce qui est “nouveau” par contre, c’est que notre société devient enfin un peu plus prête à écouter au lieu de coller des étiquettes ou d’envoyer des insultes gratuites et potentiellement de briser la confiance en soi de quiconque entendrait ne serait-ce qu’un tiers de ce qui se dit sur ce qui est « nature ou contre-nature« .

2. "Les hommes trans sont-ils moins acceptés ?"

Ce qu’ils disent : « Ben oui, un homme qui ‘renonce’ à sa virilité, c’est bizarre… »
Ce qu’ils avouent sans le savoir : Leur sexisme ! Dans l’imaginaire patriarcal, devenir femme, c’est perdre un statut.

Pro-tip drag : Ce qu’on ne peut pas leur enlever à cette police des moeurs occidentale c’est qu’à l’origine, oui, le mot queer voulait dire “bizarre”, “tordu”, “pas comme les autres”. À l’époque, c’était bien une insulte. Aujourd’hui, le mot a été recyclé, remaquillé et fièrement assumé : être queer, c’est revendiquer le droit d’être différent sans demander la permission. Un concept qui, apparemment, donne encore des boutons à ceux qui pensent qu’un homme en jupe, c’est la fin du monde.

3. "Les personnes trans ne seront jamais de vrais hommes ou de vraies femmes"

Traduction : « Je me base sur mon petit lexique poussiéreux et mes cours de SVT de 1992″
.

Réponse : Oubliez-moi ça ! La biologie n’est pas un code binaire rigide : le genre, le sexe chromosomique et l’expression de soi sont des spectres, pas des cases à cocher. Certaines personnes naissent avec des variations intersexes, d’autres découvrent que leur identité de genre ne correspond pas à leurs chromosomes ou à leur apparence à la naissance. Bref, la vie réelle est bien plus complexe (et infiniment plus fascinante) que ce qu’un vieux tableau de SVT pouvait laisser croire. Alors la prochaine fois que quelqu’un sort le fameux «tu as un XY donc tu es un homme», vous pourrez sourire en pensant : mais René, est-ce que le monde ne serait pas un peu plus funky que ça ? »

4. "La transition, c’est dangereux pour les enfants"

Version bêtisier : « On va forcer tous les enfants à changer de sexe ! »


Réalité : La dysphorie de genre chez les mineurs est rare, mais réelle. Un accompagnement adapté et précoce permet de réduire la souffrance, le harcèlement et les risques suicidaires. C’est un soin, pas une lubie. Et non, ça ne se décide pas sur un coup de tête un mercredi après-midi entre une garden party et un cookie. La question n’est pas d’interdire ou de paniquer, mais d’écouter et de protéger

5 "Transition : facile ? Sûrement pas."

Ce que certains imaginent : Un guichet « Transition Express » entre la boulangerie et la poste.


La vérité : Les démarches sont longues, encadrées, médicalement suivies, et dites-vous que ce parcours du combattant n’est rien à côté d’une file d’attente à la caisse d’un King Jouet la veille de Noël. Alors oui, on peut arrêter ou réorienter une transition, mais c’est rare. Et les regrets concernent surtout ceux qui ont été mal accompagnés… ce qui prouve qu’il faut plus d’écoute, pas plus de jugements.

6. "Les toilettes mixtes ? Jamais !"

Est-ce que vous la sentez, la panique dans leurs yeux à l’évocation d’une nana à un papier à cigarette de leurs bijoux de famille ? Mais soyons honnêtes : si on passait moins de temps à se méfier de qui fait pipi à côté de qui, et plus à repenser l’aménagement, tout le monde y gagnerait. Imaginez : plus de files interminables devant les toilettes femmes sur les aires d’autoroute pendant que les hommes font leur affaire en 30 secondes chrono. Un monde où les cabines seraient fermées, propres, et, rêve ultime, sans ces urinoirs qui transforment parfois les sanitaires en champ de bataille olfactif. Bref, des toilettes vraiment égalitaires : moins de tabous, plus de papier, et surtout, moins de peur. Parce que le vrai problème, ce n’est pas le genre de la personne qui ferme la porte, mais le manque d’éducation de ceux qui visent mal.

7. "Le drag, ça brouille les pistes"

L’argument préféré : « Ils vont embrouiller la tête de nos enfants ! »


La vérité : Pour revenir à cette expression la plus flagrante, la plus expressive, et semble-t-il la plus dérangeante, est l’art du Drag. Pourtant, il n’est pas là pour créer une “confusion”, c’est un art qui célèbre la liberté de jouer avec les codes. Ça montre que la féminité et la masculinité ne sont pas des prisons, mais des palettes infinies. Et un enfant qui voit une drag queen arriver dans sa cour d’école pour lui raconter des histoires de princesses et de dragons, ça lui apprend une chose essentielle : être soi n’est pas une mauvaise chose. Observez-le deux minutes… Vous voyez bien qu’ils vont simplement apprécier les personnages féeriques qui lui raconteront une jolie histoire.

8. "Un homme n’a pas de part féminine ? Vraiment ?"

C’est sûr, on sait tous que sensibilité, élégance et douceur sont livrées par Amazon avec un chromosome XX (yeux qui roulent). 


En réalité : La féminité n’est pas une boutique à rayon unique, c’est un cocktail de codes, de gestes, de sensibilités… Et, spoiler alert, accessible à tout le monde. La musculature et le pragmatisme peuvent parfaitement coexister avec le goût du mascara, des lingeries fines et du binge-watching de séries romantiques. La part de féminité d’un homme ? C’est ce qui fait qu’il peut pleurer devant une pub de Noël Intermarché, préparer un dîner cinq étoiles sans se planter et en même temps râler sur la météo. Bref, c’est ce petit supplément d’âme qui prouve qu’être femme ou homme n’est pas une question de chromosomes, mais de liberté… Et parfois d’humour devant l’absurdité des stéréotypes.

Au fond, tout ça revient à une évidence : ce qu’on appelle ‘différence’ n’est qu’une autre façon d’être humains.

Alors que dire aux inélégants de la vie quotidienne ?

En France, la transphobie n’est pas une opinion : c’est un délit, un vrai de vrai, écrit noir sur blanc dans le Code pénal. Chez Scarlette on pense que plus la visibilité transidentitaire grandit, plus les masques tombent. La transphobie n’est pas une opinion, c’est une peur irrationnelle souvent nourrie par l’ignorance. La transidentité est un fait (et les faits sont têtus) qu’on peut déconstruire, rire et célébrer la diversité. Et que la féminité, qu’elle soit cis, trans ou performée comme montrée dans DragRace, est une force politique.

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