Il y a celles et ceux qui jouissent en silence. D’autres qui crient. Et puis il y a les « personnes fontaines ». Ils sont femmes, hommes, entre les deux… Et peut-être même « voisin du dessus qui met un peu trop souvent à laver ses draps ».
Longtemps, la société a cru que ce phénomène, le squirting (le fait de gicler du bas-ventre) était l’apanage des femmes. Une espèce de privilège mystérieux, presque mythologique. Mais voilà que les études (et quelques confidences courageuses) révèlent que les hommes aussi seraient équipés de cet effet spécial intégré. Surprise ! Tout le monde, potentiellement, peut devenir une source naturelle. On en parle, sans tabou.
Chez les femmes comme chez les hommes, le principe est le même : une pression, un lâcher-prise, une bonne dose de stimulation, et hop : effet “jet d’eau” activé. Ce liquide clair, qui provient en bonne partie de la vessie (désolée, mais pas désolée), peut atteindre des quantités impressionnantes. Certains témoignent de 150 ml. Soit l’équivalent d’une canette miniature. Oui, on parle bien d’un corps humain.
Alors forcément, ce « pouvoir » fait jaser : « C’est génial ! » ; « C’est bizarre… » ; « Attends, je vais chercher une serviette ». Restons calmes : c’est impressionnant, parfois déroutant, mais totalement naturel. Un peu comme de se découvrir soudain capable de faire du beatbox en éternuant. On n’y était pas préparé, mais c’est là.
Les femmes fontaine : entre mythes, magie et serpillères
On a tellement entouré le squirting féminin d’un halo mystique qu’on pouvait s’attendre à y trouver un message divin. Au final, la réalité est plus simple : c’est un réflexe physiologique, ce n’est pas de l’urine… Mais ça vient de la même zone, ce n’est pas un signe de performance, ce n’est pas une obligation.
Certaines femmes n’ont jamais “squirté”, d’autres le font par surprise, certaines à tous les orgasmes, et pour d’autres… C’est comme les fourmis volantes : ça arrive parfois, mais on ne sait pas vraiment pourquoi.
Et il y a aussi une pression sociale ridicule (et le porno n’y est pas pour rien) : on valorise tellement l’exploit que certaines pensent “ne pas être normales”. Alors qu’en vérité, c’est juste une variation du plaisir parmi des milliers d’autres.

Les hommes fontaine : l’effet spécial qu’on n’avait pas vu venir
Longtemps occulté, parfois moqué, parfois nié, le squirting masculin existe bel et bien. Certains hommes, par stimulation de la prostate, du bout du gland ou des zones périnéales, peuvent produire un jet clair, distinct de l’éjaculation classique. Ça surprend. Beaucoup.
D’un coup, les hommes se retrouvent à googler “est-ce que je suis défectueux ou magique ?” La réponse : vous êtes juste un humain. Avec des glandes, des réactions nerveuses et des surprises. Pas de quoi demander la nationalité atlante.
Pourquoi ça fascine autant ?
D’une part, parce que tout ce qui est rare, visible et incontrôlable nous intrigue. Le squirting coche les trois cases. Et parce qu’on adore l’idée qu’un orgasme puisse prendre des proportions hollywoodiennes.
Le fantasme collectif adore ce qui jaillit, ce qui éclabousse, qui fait des vagues et surtout, ce qui “prouve” qu’il s’est passé quelque chose (et qu’on en est un peu responsable) .
Et si, au fond, l’éjaculation fascinait autant parce qu’elle créait une sorte de terrain de jeu égalitaire entre hommes et femmes ? Un moment où les rôles se brouillent : les femmes peuvent “jaillir”, les hommes peuvent “retenir”, chacun explore ce que l’autre vit habituellement. Quand certains hommes s’entraînent à retarder coûte que coûte leur éjaculation, on pourrait presque croire qu’ils cherchent à se rapprocher de l’expérience féminine. Bienvenue dans notre monde où on sait jouir sans effets spéciaux.
Mode d'emploi pour squirter en toute sérénité
Comment naviguer en eaux troubles
Pour les femmes, en mode «méditation guidée» mais en plus fun, il vous faudra jusqu’à 20 minutes de stimulation du point G pour atteindre le squirting.
En solo, choisissez un sextoy bien lubrifié et installez-vous confortablement, de préférence en position assise, avec une serviette sous les fesses. Si vous êtes à deux, c’est le moment idéal pour laisser faire les caresses, doigts, langue… Laissez-le(la) explorer votre point G et votre corps. Besoin d’inspiration ? Une session audio sexy peut guider vos mouvements, en douceur et sans pression. Pour les femmes, commencez par stimuler le clitoris doucement. Lorsque votre corps est prêt, insérez lentement le jouet ou laissez votre partenaire explorer votre point G, situé sur la paroi antérieure du vagin, à environ 3 cm de profondeur. Une légère envie d’uriner ? C’est normal, vous êtes sur la bonne voie. Augmentez progressivement la pression et le rythme. La montée vers le squirting peut prendre du temps de 5 à 20 minutes, voire plus. Écoutez vos sensations, laissez la tension s’accumuler, puis lâchez prise ! Détendez votre périnée comme pour uriner, accélérez le rythme si vous le souhaitez, puis savourez ensemble l’explosion de plaisir.
Un tuto pour jaillir de plaisir
Pour les hommes, en mode « guide touristique », il s’agit avant tout d’apprendre à maîtriser une nouvelle forme de stimulation. La technique la plus couramment évoquée consiste à masser le gland avec un mouvement circulaire ferme mais non douloureux, jusqu’à faire naître une sensation proche d’une envie d’uriner, un signal clé qu’il ne faut surtout pas interrompre. Certains affirment que cette pratique devient plus simple après l’éjaculation, moment où le corps se relâche et où les zones érogènes gagnent en sensibilité. Une bonne lubrification reste indispensable pour faciliter les mouvements et éviter toute irritation. L’usage d’un sextoy peut également aider ceux qui peinent à reproduire cette stimulation manuelle. Enfin, l’expérience peut se vivre en solo ou à deux : un partenaire à l’aise avec les caresses et les mouvements circulaires, parfois réalisés avec la langue, peut considérablement amplifier les sensations et favoriser l’apparition du squirting.
« Ma première fois, j’ai cru que mon mec allait me repousser, mais ça l’a carrément excité! Depuis ce n’est pas automatique mais je sais que si ça recommence, ça ne sera pas un problème » explique Sonia, 32 ans.
« Installée en amazone (sur lui), j’ai eu un plaisir immense lors de l’orgasme et je lui ai fait pipi dessus… sauf que ça ne sentait rien, j’ai compris que mon super pouvoir était là, et depuis on finit toujours nos ébats dans cette position », témoigne Aurore, 19 ans.
« Ma surprise a été totale lors d’une fellation, j’ai pas compris pourquoi j’éjaculais alors que ce n’était pas du tout plaisant, juste une fuite ! En fait, c’est pas grave, quand ça arrive, on fait avec…« . Jérôme, 44 ans.

Le vrai enjeu : en parler sans honte
Finalement, qu’on soit femme, homme, « fontaine » ou totalement « sec« , le plaisir reste infiniment personnel.
Et surtout, personne ne devrait se sentir jugé pour un phénomène aussi naturel qu’un fou rire ou un hoquet.
Pour celles et ceux que ça tente, le squirting demande un peu de pratique et beaucoup de lâcher-prise. Le chemin compte autant que le résultat. Les masturbations guidées, en solo ou avec votre partenaire, peuvent vous aider à explorer vos corps et à partager un moment unique et intense.
Ce qu’on devrait retenir : le squirting n’est pas sale, ce n’est pas un objectif à atteindre, ce n’est pas un problème à soigner, ce n’est pas une preuve d’amour, de performance ou de technique, ce n’est pas tout le temps. Et honnêtement, si la nature a voulu nous offrir ce côté “spectacle aquatique intime”, on peut bien l’accueillir avec humour… et idéalement avec une housse imperméable.
Finalement, femme ou homme fontaine, on finit tous par faire le même constat : quand ça jaillit, ça fait juste plaisir à tout le monde, et personne ne demande la carte de fidélité au patriarcat avant d’arroser la moquette.
Alors pour ceux qui douteraient encore que femmes et hommes sont égaux, qu’ils méditent ceci : même la nature a prévu les effets spéciaux en version mixte.
Après tout, que l’on éclabousse, que l’on ruisselle ou que l’on fasse carrément concurrence à la fontaine de Trévi, le plaisir ne connaît ni hiérarchie, ni genre, ni plafond de verre… juste parfois un plafond un peu humide. Et si ça peut nous rapprocher, tant mieux : au moins, pour une fois, on fait des vagues ensemble.
FAQ : Le squirting en 4 questions (simples & sans tabou)
1. Peut-on squirter sans orgasme ?
Oui. Et ce n’est pas un bug du système, c’est même plutôt fréquent.
Certaines études en sexologie (notamment celles publiées dans The Journal of Sexual Medicine, la Mecque du «on étudie le sexe sérieusement, promis») montrent que le squirting est un réflexe autonome, lié à une pression interne + détente musculaire.
Donc oui, il peut survenir avec ou sans orgasme.
C’est un peu comme éternuer avant d’avoir fini une phrase : le corps part en freestyle.
2. Est-ce que ça sent l’urine ?
Pas exactement — mais c’est normal que ça y ressemble parfois.
Le liquide provient en partie de la vessie, mélangé à des sécrétions des glandes péri-urétrales (aussi appelées glandes de Skene, l’équivalent féminin de la prostate).
Résultat : c’est clair, généralement inodore, et ce n’est ni “sale” ni anormal.
3. Est-ce que tout le monde peut apprendre ?
Potentiellement oui, mais ce n’est pas un objectif à atteindre.
Certaines personnes y arrivent facilement, d’autres jamais, sans que cela dise quoi que ce soit de leur sexualité, de leur plaisir, ni de leur “performance”.
Avec stimulation ciblée + lâcher-prise + confort → le corps peut explorer.
Mais jouir reste l’essentiel, avec ou sans geyser.
4. Quelle différence entre éjaculation féminine et squirting ?
Les deux phénomènes existent, mais ils ne désignent pas le même liquide.
L’éjaculation féminine correspond plutôt à quelques gouttes épaisses, blanchâtres, riches en PSA et issues principalement des glandes de Skene.
Le squirting, lui, est un jet clair et beaucoup plus abondant, provenant surtout de la vessie (avec un mélange de sécrétions).
L’un peut accompagner l’orgasme, l’autre peut survenir avec, sans ou juste avant. Deux réactions différentes, même famille de plaisir.
5. Est-ce-que c’est dangereux?
Mesdames : non, absolument pas. Le squirting n’abîme rien, ne “vide pas la vessie jusqu’à la mort”, ne “fatigue pas les reins”, et ne “déplace pas l’utérus” (eh oui, Internet invente de l’improbable à la pelle).
Au pire : tu mouilles les draps, tu rigoles, ton partenaire panique parce qu’il n’avait pas prévu de serpillière.
Messieurs : au pire, vous serez un peu sensible au niveau du gland ou de votre holy hole si la stimulation est passée par là, et vous devrez faire une pause avant de remettre ça.

