Cannes : fantasmes sur tapis rouge et petites histoires inavouables

festival de cannes robe

Chaque mois de mai, la Croisette se transforme en théâtre des illusions, des décolletés vertigineux et des fantasmes assumés. Mais le Festival de Cannes c’est surtout l’art de la transgression. Si cette année, le tapis rouge s’est paré de nouveaux interdits vestimentaires, sur les écrans du Palais, c’est une autre histoire : sexe, violence, perversion et cinéma choc continuent d’y faire loi. Les scandales projetés en 2D valent souvent bien plus que les décolletés savamment maîtrisés des starlettes. À Cannes, la provocation n’a jamais été un accident. C’est l’ADN de la Croisette.

Des starlettes et des bikinis…

Depuis Brigitte Bardot en 1953, qui osa le bikini devant un Kirk Douglas médusé, Cannes aime les femmes libres et les robes qui frôlent la décence. Dans les années 60, les starlettes rivalisaient d’audace, apparaissant en maillot de bain sur la plage ou en robes fendues jusqu’à l’aine, prétextant une baignade improvisée pour les photographes. Les tétons fugueurs (Sophie Marceau en sait quelque chose), les jambes interminables et les baisers volés ont toujours fait partie du décor.
Le tapis rouge est une scène à part entière, où l’on vient montrer, suggérer, provoquer, aguicher. Et voilà qu’en 2025, le festival joue les vierges effarouchées en inscrivant noir sur blanc de nouvelles règles vestimentaires. L’objectif ? Limiter les tenues trop dénudées et recadrer les audaces textiles.
Une décision qui frôle le ridicule (sauf pour la nudité) quand on sait que Cannes est par essence le temple du glamour insolent, où chaque montée des marches est un ballet de tenues affriolantes et d’érotisme feutré. Après tout, n’est-ce pas la raison d’être de ce festival ? Sublimer, fantasmer, provoquer, et laisser croire qu’ici, tout est possible.
Mettre un corset à la Croisette, c’est comme demander à James Bond d’arrêter de boire des martinis. Une hérésie.

Cannes et le cinéma transgressif : une tradition bien huilée

Cannes c’est aussi le sanctuaire du cinéma qui bouscule, qui choque, qui titille la morale et écorche les âmes sensibles. Petit rappel de quelques souvenirs inoubliables :
* 1996 : Crash de David Cronenberg. Des accidents de voiture qui deviennent des prétextes à des ébats métalliques et tordus. La salle se vide, le film choque, et pourtant, Francis Ford Coppola, président du jury, lui colle un prix. La morale en prend un coup, et Cannes jubile.
* 2002 : Irréversible de Gaspar Noé. Vingt minutes de viol filmées en plan-séquence, un coup de poing dans le ventre. Certains crient au génie formel, d’autres à l’abjection gratuite. Plus d’une centaine de spectateurs quittent la salle, écœurés. Gaspar Noé, fidèle à lui-même, dira qu’il s’amuse à faire ce qu’on n’a jamais vu.
* 2003 : Brown Bunny de Vincent Gallo. Un ego-trip ennuyeux selon la presse, jusqu’à une longue fellation filmée en plan-séquence. Cannes adore les polémiques et le cinéaste s’offre un ping-pong verbal salé avec les journalistes. Le film sera charcuté de 30 minutes, mais restera dans les annales.
* 2009 : Antichrist de Lars von Trier. Mutilations génitales, sexe non simulé, folie furieuse et malaises collectifs. Charlotte Gainsbourg rafle le prix d’interprétation au milieu des sifflets et des quolibets. 

Cannes, toujours plus borderline, aime ces dérapages, ces images qu’on n’ose pas projeter ailleurs, et ces réalisateurs aussi fascinants que dérangeants. Et pendant qu’on tente en 2025 de brider les robes sur le tapis rouge, les écrans, eux, n’ont jamais été aussi audacieux.

Souvenir des Hot d’Or… le festival qu’on n’ose plus citer

Dans les années 90, Cannes avait même son propre interdit : les Hot d’Or, sorte de Festival de Cannes du cinéma X qui se déroulait en marge de la grande messe officielle. On y croisait les plus grandes stars du porno international, les producteurs sulfureux et quelques curieux en smoking mal ajusté. Le tout dans une ambiance de luxure assumée et de paillettes bon marché. Abandonné depuis, le souvenir des Hot d’Or flotte encore parfois dans l’air cannois…

Le fantasme cannois en héritage

Chaque édition renouvelle le fantasme. Alors, qu’on ne nous parle pas de dress code. À Cannes, le fantasme est roi, et la robe fendue est un art de vivre. Le tapis rouge est un écran géant où l’on projette ses désirs, ses provocations et ses interdits. Et franchement, c’est bien pour ça qu’on l’aime.

Car avouons-le : à Cannes, on ne regarde pas que les films…

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