Jack Daumail est un artiste-peintre auvergnat de talent installé à Mozac, dans le Puy de Dôme. Inspiré par la Nature, ce doux rêveur empreint d’humilité utilise la transparence caractéristique obtenue à l’aquarelle pour sublimer les atmosphères et les infinis changements de lumière. Nuages vaporeux, côtes déchiquetées, arbres torturés, voiliers et autres animaux marins ou objets patinés par le temps, les œuvres de Jack sont parfois bluffantes de réalisme.
Jack réussit à transmettre admirablement l’émotion ressentie face à la puissance de la Nature. A l’instar de Turner, son maitre incontesté, ses représentations impressionnistes remettent l’homme à sa place et exaltent la Nature sauvage de manière romantique. Dans certains de ses tableaux, notamment Islande, la couleur devient un motif thématique et permet de rendre l’esprit du lieu autant que son aspect physique. Tel un musicien qui structure ses morceaux autour d’une dominante chromatique, l’artiste s’attache à façonner l’image à travers la couleur.
Le trait est également important pour cet artiste aux multiples facettes qui réalise dans un autre registre des dessins et des aquarelles inspirés du monde de la bande-dessinée. Rencontre.
Comment as-tu commencé à peindre ? Quel a été le déclic ?
« En fait je pense que mon père, qui était un grand amateur de peinture, m’a implicitement inculqué les premiers rudiments, j’étais sûrement imprégné par les tableaux qui m’entouraient sans forcément m’en rendre compte.
Lors d’un séjour en Angleterre en 1977, j’ai eu l’occasion de visiter Petworth House, un superbe manoir du XVIIe dans le Sussex, où Turner avait séjourné, et où j’ai découvert sa peinture qui a été un véritable choc émotionnel. Turner est un peintre qui m’a énormément marqué, surtout dans sa démarche d’interaction de la lumière dans différentes atmosphères. La lumière est révélée par le talent du peintre. »
Es-tu autodidacte, as-tu pris des cours, participé à des stages ?
« Je suis pratiquement autodidacte, j’ai toujours aimé dessiner. J’ai commencé à griffonner sur les marges de mes cahiers pendant les cours au collège, puis j’ai participé à des fanzines et à l’illustration de quelques livres, affiches et publications diverses. J’ai très tôt été attiré par la bande dessinée, j’en ai réalisé quelques-unes en amateur… Certains auteurs ont été déterminants (Hugo Pratt, Yves Chaland, J.P. Gibrat, André Juillard, Emmanuel Lepage, Emmanuel Guibert…)
Puis j’ai pris des cours à l’école municipale d’Arts plastiques à Riom (63), ce qui m’a donné envie de m’investir plus sérieusement. »
Quelle est ta (tes) technique(s) de prédilection et pour quelles raisons ?
« J’utilise essentiellement l’aquarelle car cette technique magnifie la lumière. Jouer avec les blancs du papier en contraste avec des parties ombrées n’est pas facile, essayer de restituer la transparence de la lumière dans l’eau, et savoir s’arrêter à temps, tout cela me passionne et me semble être un terrain d’exploration sans fin.
Par contre pour moi le dessin est tout de même la base, le crayonné, l’esquisse à la mine de plomb sont essentiels. Il faut beaucoup pratiquer, de façon régulière, pour progresser, c’est une évidence.
La qualité du papier, des pigments, et des pinceaux est déterminante dans la réussite d’une aquarelle. »
« Outre J.M.W.Turner qui a sans doute provoqué le déclic, de nombreux peintres m’inspirent : Andrew Wyeth était un aquarelliste exceptionnel (j’ai pratiquement pleuré à la seule expo que j’ai eu la chance de voir), ainsi que Winslow Homer, R.P. Bonington, Henri Rivière, Louis-Marie Faudacq, E.Hopper, J. Sorolla, Klimt, N. De Staël, Delacroix, Ziem, J.F. Millet… et plus récemment Naomi Tydeman que je suis allée voir au Pays de Galles, Yvon Le Corre récemment disparu, rencontré à plusieurs reprises en Bretagne, et Wendy Artin une aquarelliste américaine remarquable. »
Comment définirais-tu ton style ?
« Je pense que mon style est empreint de réalisme, de romantisme mais également d’impressionnisme. »
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
« Essentiellement la Nature, surtout lorsque l’eau y est présente sous ses différentes formes, la mer, un lac, la pluie, la glace, la neige… Même s’il m’arrive de faire des portraits, j’estime être plutôt paysagiste. La Bretagne et l’Auvergne sont de véritables mines d’inspiration pour moi. Mais je suis évidemment attiré par la beauté sous toutes ses formes.
Je vais volontiers voir des expos, c’est la meilleure façon d’appréhender l’univers d’un artiste et de s’en imprégner.
Certaines m’ont littéralement bouleversé (Turner, Andrew Whyeth, Hopper…), et nous avons des musées d’exception (Orsay par exemple…) mais c’était avant…
Fort heureusement, il reste les livres qui ont toujours été un refuge. »
Combien de temps mets-tu pour réaliser une aquarelle ?
« Tout dépend du format, du sujet… Il m’est arrivé de peindre certaines aquarelles en quelques minutes (un petit portrait monochrome par exemple), mais un paysage en grand format peut demander plus de dix heures de travail. »
As-tu un rituel, une routine pour peindre, un état d’esprit ?
« J’aime dessiner sur le vif dans des carnets, qui me servent parfois de base, mais je peins essentiellement chez moi, au calme, en écoutant de la musique dans des styles très divers (pop, rock, folk, jazz, baroque…). C’est une pratique qui m’apaise et me procure un bien-être indéniable. »
Le tableau que tu rêves de peindre ?
« Je rêverais d’arriver à peindre un tableau me procurant des sensations proches de celles des peintres cités plus haut… Il s’agit d’une imprégnation forte, arriver sans aucun obstacle à une sorte de béatitude dans la contemplation d’un tableau. »
Peins-tu toujours sur modèle ou certaines de tes œuvres sortent-elles de ton imaginaire ?
« La plupart sont peintes d’après modèle, soit naturel, ou d’après photo. Mais il m’est arrivé d’imaginer un paysage ou un personnage, ce qui est moins aisé pour moi. »
En ces temps troublés ou l’art en général est relayé à un domaine non essentiel de la vie, quel est selon toi le rôle de l’artiste et de l’art en général ?
« Celui d’essayer de faire ouvrir les yeux des gens, d’amener à une joie, voire une jouissance, même infime, et pourquoi pas à une réflexion sur la beauté du monde.
Pour moi, l’Art est essentiel au bien-être de l’homme. »
Tes œuvres sont-elles exposées dans une galerie ?
« Oui, j’ai la chance d’être suivi par la Galerie de l’If à Paimpol, en Bretagne. »
Dans les coulisses de la création : comment as-tu réalisé Panther’s lake ?
« Il s’agit d’un tableau que l’on m’a commandé, avec des critères imposés mais j’avais le champ libre dans l’interprétation. J’ai donc exploré et travaillé différents croquis, qui sont devenus une esquisse d’un assez grand format. Il m’a fallu plusieurs jours pour réaliser cette aquarelle, ce qui est une bonne chose pour se réapproprier l’œuvre à chaque reprise et avoir un œil reposé pour un meilleur rendu général. »
Outre la peinture, tu es aussi musicien. Des projets ?
« En effet je suis guitariste, j’ai différents projets, dont le principal est un enregistrement en studio avec mon groupe ARCWEST qui devrait se concrétiser dans quelques semaines.
Il faut parfois faire des choix entre la musique et la peinture, mais j’arrive souvent à combiner les deux, ce qui est une grande chance ! »
Pour vos commandes :
Jack Daumail
Tél : 0678420889
Mail : jedaumail@gmail.com
Très talentueux, de l’expertise, du rêve, de la sensibilité…..et beaucoup de travail. Merci.
Merci pour votre commentaire, oui, un artiste accompli !