La salle de classe est bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage. C’est un microcosme où cohabitent enfants, émotions, rythmes cognitifs variés et énergies parfois contradictoires.
Au fil des décennies, l’image de la salle de classe a peu évolué : des rangées de pupitres bien alignés, un bureau d’enseignant face aux élèves, des murs blancs (ou vert pâle, dans le meilleur des cas), une lumière artificielle froide… Un environnement normé, standardisé, pensé pour l’efficacité, mais rarement pour le bien-être ou la diversité des besoins cognitifs. Pourtant, les élèves d’aujourd’hui — et encore plus ceux de demain — ne rentrent pas tous dans la même case.
Alors pourquoi leurs espaces devraient-ils rester figés dans un modèle unique ? Repensons la classe comme un écosystème vivant, modulable, capable d’accueillir toutes les personnalités.
Scarlette vous emmène dans la classe du futur !
Le Feng Shui ou l’art d’harmoniser les lieux
Le Feng Shui scolaire, ce n’est pas du folklore : c’est une méthode pragmatique pour améliorer la circulation des énergies (et des élèves !). Cet art millénaire d’origine chinoise, vise à harmoniser les lieux de vie en travaillant sur la circulation de l’énergie — le fameux « Chi ». Appliqué à la classe, il ne s’agit pas de placer des carillons dans les coins, mais d’organiser l’espace pour qu’il devienne porteur de sérénité, de fluidité et de structure.
Le positionnement du bureau de l’enseignant, par exemple, n’est pas anodin : lorsqu’il est tourné vers l’entrée, adossé à un mur plein, cela renforce un sentiment de sécurité, de présence stable. C’est un détail en apparence, mais qui influence l’ambiance de toute la pièce. Ce positionnement va apaiser inconsciemment les élèves.
Les espaces doivent être aérés, bien circulants, pour éviter la surcharge mentale. On évite donc les obstacles entre les bureaux. Un élève qui bute sur des sacs ou des meubles dès qu’il se lève vit une forme d’agression spatiale, surtout s’il est hypersensible.
On structure la classe en créant des zones distinctes – lecture, arts plastiques, travaux calmes, jeux éducatifs – avec des mobiliers, des tapis et des agencements spécifiques, c’est comme poser des balises mentales dans l’univers des enfants. Ils savent où ils sont, comprennent l’organisation de chaque zone, ce qu’ils y font, et cela apaise le chaos intérieur qui surgit parfois chez les plus sensibles.
Enfin, si on utilise le Feng Shui, on utilise évidemment les 5 éléments (bois, feu, terre, métal, eau). Subtilement représenté dans la déco et bien dosé, cela crée une atmosphère équilibrée qui parle au corps avant même de parler à l’esprit.
Couleurs : un outil de régulation émotionnelle
Trop souvent considérées comme décoratives, les couleurs sont en réalité de véritables outils de régulation émotionnelle et cognitive. Chaque teinte possède une vibration particulière, qui entre en résonance avec notre système nerveux. Le bleu clair, par exemple, est reconnu pour favoriser la concentration, la réflexion posée. Dans un espace dédié au travail individuel ou à la lecture silencieuse, il agit comme un filtre apaisant. Le vert, lui, est la couleur de l’équilibre par excellence : il stabilise, il calme sans endormir, il soutient les relations sociales. Parfait dans les zones de groupe. Le jaune, à condition qu’il soit non criard, stimule l’enthousiasme, la créativité, le plaisir d’apprendre. Et s’il faut retenir une règle essentielle : éviter le rouge en excès. S’il capte l’attention, il excite aussi les systèmes déjà en tension, notamment chez les enfants hypersensibles ou porteurs de troubles de l’attention. En résumé, il faut peindre avec l’intention de créer une atmosphère, pas juste une esthétique.
Inclure tous les cerveaux par le design
Intégrer la neurodiversité dans la conception des classes, c’est refuser le modèle unique. Tous les enfants ne pensent pas, ne ressentent pas, ne se concentrent pas de la même façon. Et il est temps de le traduire concrètement dans l’espace. Cela passe d’abord par des assises variées : au lieu des seules chaises rigides, pourquoi ne pas proposer des ballons ergonomiques, des coussins au sol, des tabourets oscillants ? Cette diversité permet à chacun de choisir la posture qui lui convient le mieux. Ensuite, pensons à créer des zones de retrait. Un petit coin cocon, avec un fauteuil enveloppant, une tente sensorielle, un casque anti-bruit ou un tapis doux, devient un refuge précieux pour les enfants en surcharge. Ils peuvent y aller sans être stigmatisés, juste pour se recentrer. On peut aussi structurer visuellement la classe avec des pictogrammes, des repères colorés, des routines affichées. Cela aide particulièrement les enfants porteurs de troubles DYS (ensemble des troubles cognitifs spécifiques comme la dyslexie, dysgraphie…) ou TSA (trouble du spectre de l’autisme) à se repérer dans le temps et dans l’espace, et leur évite des efforts cognitifs inutiles.
Alors oui, la classe idéale n’est pas un mythe, mais un espace modulable, vivant, qui s’adapte à chacun de nos petits. En repensant l’aménagement, les couleurs, et même la circulation des énergies, on ne se contente pas d’offrir une meilleure esthétique. On offre aux enfants un cadre qui nourrit leur esprit, apaise leurs émotions et respecte leur singularité. C’est une révolution silencieuse, mais essentielle. En tant que parents, éducateurs ou même simples citoyens, nous endossons la responsabilité d’interroger ces modèles figés. L’éducation mérite des espaces à la hauteur de ses enjeux. Alors, chers établissements scolaires, et vous, les parents, prêts à prendre le crayon et à repenser les pupitres ? La classe de demain n’attend que nous pour prendre vie.
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