Il y a des titres qui ne ressemblent pas à des couronnes, mais à des déclics.
Pour Angèle Lucianni, devenir Miss Naturelle Auvergne 2026, ce n’est pas seulement monter sur une scène. C’est remonter vers elle-même. Une manière d’affirmer : « je ne suis pas qu’une maman, ni qu’une employée, je suis une femme à part entière — et je suis enfin prête à le montrer ».
Un concours pas comme les autres
Quand on entend Miss Naturelle, on imagine parfois une compétition “sans maquillage”, presque austère.
Mais le comité Miss Naturelle France, créé en 2022, va bien au-delà de cette image réductrice.
Ici, aucun critère physique, aucune taille exigée, aucun âge imposé. Les femmes peuvent se présenter tatouées, maquillées, colorées, rondes, minces, timides ou extraverties.
L’idée est simple, mais révolutionnaire : valoriser la diversité, l’authenticité et la confiance en soi.
« C’est un concours où c’est l’humain qui compte. Il y a beaucoup de cohésion entre les filles, tout le monde s’entraide, personne ne se critique », confie Angèle.
Une philosophie qui remet les pendules à l’heure dans un monde où l’image prend souvent le pas sur l’être. Ici, on célèbre le courage d’être vraie.
Angèle, la renaissance d’une femme
À 29 ans, Angèle Lucianni jongle entre son rôle de maman de deux enfants, son poste d’assistante commerciale et, désormais, sa nouvelle aventure : celle de Miss Naturelle Auvergne.
D’origine corse et portugaise, installée à Roanne depuis une dizaine d’années, elle a pourtant choisi de représenter l’Auvergne — une région de cœur.
« J’ai grandi entre l’Auvergne et la Loire. Je passais mes week-ends à Clermont chez mon parrain et ma marraine. C’est une région qui fait partie de moi. »
Derrière cette douceur, il y a une femme longtemps oubliée par elle-même.
Comme beaucoup, Angèle s’est laissée happer par le rythme du quotidien : travail, foyer, enfants.
Jusqu’au jour où elle a senti le besoin de se retrouver.
« Quand on est maman, on n’a que peu de temps pour soi. Je ne prenais plus vraiment soin de moi. »
Le concours Miss Naturelle s’est présenté comme une main tendue, un espace pour respirer — et renaître.
Le déclic : s’autoriser à exister
Soutenue par son conjoint, Angèle se lance, presque sur un coup de tête.
Mais derrière ce geste impulsif se cache une vérité simple : le besoin de se voir autrement.
De se rappeler qu’elle a le droit, elle aussi, d’être admirée, fière, féminine.
« Ce concours m’a apporté de la confiance en moi. Avant, je n’aimais pas me dévoiler. J’ai rencontré des personnes incroyables et je suis sortie de ma zone de confort. »
Ce qui frappe quand elle en parle, c’est la sérénité.
Pas celle des miss qui posent, mais celle des femmes qui se trouvent.
“Miss Naturelle” n’est pas un trophée : c’est une thérapie douce, un miroir bienveillant.
La beauté du vrai
Dans cet univers où les paillettes sont souvent factices, Angèle incarne une beauté simple, rayonnante, celle qui vient de l’intérieur.
Elle ne joue pas un rôle, elle vit une métamorphose.
Et cette authenticité, elle la transmet naturellement à travers ses mots :
« J’ai découvert un potentiel que j’ignorais. Je vais plus vers les autres, je me dévoile, tout en gardant mon jardin secret. »
Ce concours, c’est un rappel pour toutes les femmes : on peut être mère, professionnelle, fatiguée, imparfaite — et pourtant puissante, belle et entière.
Ce n’est pas une écharpe qu’Angèle porte.
C’est un symbole : celui d’une féminité retrouvée, assumée, vivante.
Oser : le vrai pouvoir des femmes
“Miss Naturelle” n’est pas une revanche contre la beauté classique — c’est une réponse à une autre injonction : celle de devoir être parfaite pour exister.
Ici, chaque femme apprend à s’aimer dans son imperfection, à s’autoriser à briller sans demander la permission.
Et c’est peut-être là la plus belle victoire d’Angèle.
« J’ai pu retrouver du temps juste pour moi. Ce concours m’a redonné de la force, une envie d’oser. »
Elle sourit. Ce sourire-là ne vient pas d’un maquillage, mais d’une prise de conscience. Celle que la beauté la plus puissante, c’est la confiance.
L’Auvergne en écho
Douce et déterminée, Angèle incarne cette dualité si chère à l’Auvergne :
le calme apparent d’une nature profonde, et la force volcanique qui gronde en dessous.
Elle avance avec la sérénité de celles qui savent d’où elles viennent, et la fierté tranquille de celles qui ont enfin trouvé leur place.
Le 15 novembre prochain, elle représentera la région au concours national, à Saint-Pantaléon-de-Larche, en Corrèze.
Mais au fond, quelle que soit l’issue, Angèle a déjà gagné : celle de s’être choisie.
Ce portrait n’est pas celui d’une Miss au sens classique.
C’est celui d’une femme qui s’est réconciliée avec elle-même, en acceptant de ne plus se cacher. Et c’est là que tout prend sens.
Parce qu’il y a des concours qui ne récompensent pas la beauté, mais le courage d’être soi. Parce qu’il y a des femmes qui se découvrent reines au moment même où elles osent exister, sans masque ni condition.
Et si, finalement, la plus belle des couronnes, c’était celle qu’on porte quand on s’accepte — simplement, pleinement, naturellement ?