Tu aimes les solos de saxophone qui montent en intensité, les scènes baignées de bleu nuit, les rythmes imprévisibles qui battent au même tempo que ton cœur ?
Tu as déjà prononcé la phrase « Chet Baker, c’était quand même autre chose… » sans être tout à fait sûr(e) de ce que ça signifie ? Alors bienvenue dans le club des jazzeux de canapé. Voici une sélection de films et séries où le jazz n’est pas qu’une musique : c’est un état d’esprit, une vibration, une ode à l’improvisation… Et parfois à l’angoisse existentielle. Attache ton col roulé noir, on y va !
1. Whiplash (2014) – Damien Chazelle
Andrew, jeune batteur, veut devenir le meilleur. Son prof, lui, a manifestement oublié que l’enseignement n’est pas un sport de combat. Ça crie, ça saigne des doigts, et tu finis épuisé comme après un concert de free jazz dans une cave humide.
Pourquoi tu vas aimer : Parce qu’à la fin, tu tapes du pied en rythme comme si t’avais fait le Conservatoire.
Pourquoi tu vas avoir peur : Tu risques de faire des cauchemars de J.K. Simmons hurlant “Not my tempo!” pendant une semaine !
2. Mo’ Better Blues (1990) – Spike Lee
Denzel Washington en trompettiste charismatique, ça pose déjà l’ambiance. Ajoute des costumes magnifiques, des histoires d’amour compliquées (parce que sinon ce n’est pas du jazz), et une bande-son qui te donne envie de commander un Manhattan même à 10h du matin. Spike Lee filme le jazz comme un art de vivre — beau, stylé, fragile.
À noter : Le film te donnera envie d’avoir un ami contrebassiste philosophe. Et un chapeau !
3. La La Land (2016) – Damien Chazelle (encore lui)
Non les comédies musicales ne sont pas réservées aux fans de Broadway ! Ici, c’est Ryan Gosling au piano, Emma Stone qui fait des claquettes, et un amour impossible sous les néons. Tout est beau, même la mélancolie.
Jazz level : Moyen, mais stylé. Idéal si tu veux faire genre “j’aime le jazz” sans devoir apprendre qui est Thelonious Monk.
4. Autour de minuit (1986) – Bertrand Tavernier
Ce film, c’est du jazz pur jus. Tourné à Paris dans une ambiance feutrée de fin de nuit, il suit un vieux saxophoniste usé par la vie, incarné par… Un vrai saxophoniste, Dexter Gordon. C’est lent, magnifique, un peu triste. Le genre de film qui donne envie de tout plaquer pour apprendre le saxo à 50 ans.
Effets secondaires : Forte envie de cigarette, même si tu ne fumes pas !
À voir avec : Un bon verre de quelque chose et une tolérance élevée à l’absence d’action.
5. The Eddy (2020, Netflix) – mini-série en mode jazzy urbain
Damien Chazelle (encore ?!) s’attaque ici au format série. Le pitch : un club de jazz parisien tente de survivre, entre embrouilles financières, secrets familiaux et concerts qui partent en live — au sens propre. Chaque épisode suit un personnage différent, comme un solo.
À prévoir : Sous-titres activés, ambiance bohème et moments où tu te dis “Je devrais moi aussi traîner dans les clubs de jazz du 13e”.
6. Soul (2020, Pixar) – le jazz version animation métaphysique
Joe Gardner est un prof de musique frustré qui rêve de percer dans le jazz. Spoiler : il meurt dans les 20 premières minutes. Ce qui suit est une réflexion sur la passion, la vocation, et la vie après la vie — mais en mignon et drôle, bien sûr.
À voir si : Tu veux initier tes enfants au jazz tout en leur expliquant la mort. Facile.
Bonus : La BO signée Jon Batiste te donnera envie de réaccorder ton piano jouet.
Autres pépites à savourer sans modération :
Bird (1988) – Clint Eastwood qui filme Charlie Parker comme un héros tragique. Très noir, très beau.
Miles Ahead (2015) – Don Cheadle en Miles Davis version rockstar jazz. Bipolaire, chaotique, captivant.
Treme (2010-2013) – La série HBO post-Katrina où la Nouvelle-Orléans renaît… en musique.
Jazz, une histoire américaine (docu de Ken Burns) – 19 heures de pure érudition jazz. Oui, 19. Prévois du café !
Chicago (2002) – Moins jazz pur, mais du swing, des paillettes, du crime… Et Catherine Zeta-Jones en filet de résille.
Le jazz, ce n’est pas juste une musique : c’est une atmosphère, une pulsation, un “mood”. Que tu sois du genre à écouter Coltrane en tricotant ou que tu viennes juste de découvrir que “Blue in Green” n’est pas une couleur mais un chef-d’œuvre de Miles Davis, il y a toujours un film ou une série pour t’accompagner.
Alors éteins les notifications, prépare un petit verre (optionnel mais recommandé), mets-toi dans une lumière tamisée et laisse le swing faire le reste. Et surtout… don’t forget the beat.