L’alcool chez les jeunes : briser le tabou

alcool chez les jeunes

Un verre, et après ? Vous avez sûrement déjà entendu : « Un petit verre, ça ne fait pas de mal ! » Pourtant, derrière cette banalisation, l’alcool reste la première substance psychoactive (c’est-à-dire une substance qui agit sur le cerveau et modifie l’humeur, les sensations ou le comportement) consommée par les adolescents en France. La première consommation d’alcool commence tôt, souvent autour de 14 ans, et la grande majorité des jeunes de 17 ans l’ont expérimenté.

Des chiffres parlants...

Selon l’enquête ESCAPAD 2022 menée par l’OFDT, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, plus de huit jeunes sur dix de 17 ans ont expérimenté l’alcool. Près de six sur dix en consomment au moins une fois par mois, et plus d’un tiers ont connu au moins une alcoolisation ponctuelle importante, dans un temps très court, avec recherche d’ivresse, dans le mois.

 Derrière ces chiffres, il y a des histoires de vie : soirées entre amis, défis, besoin de reconnaissance en faisant comme les autres, santé mentale fragile… Pourquoi c’est plus risqué quand on est jeune ? Le cerveau, en maturation jusqu’à environ 25 ans, est particulièrement vulnérable aux effets de l’alcool. Commencer tôt, c’est prendre le risque de voir une addiction s’installer plus facilement.

Alcool, anxiété et dépression

La consommation excessive d’alcool à l’adolescence augmente le risque de troubles anxieux et dépressifs. Il peut d’abord donner une impression de détente, mais à long terme, il aggrave les symptômes de tristesse, de fatigue, de difficultés de concentration et de perte de motivation. 

Les jeunes qui consomment beaucoup d’alcool sont plus exposés aux idées suicidaires et aux comportements à risque (infections sexuellement transmissibles, grossesse non désirée, violences infligées et subies, accidents de la voie publique). La consommation d’alcool peut aussi perturber le développement du cerveau, favoriser l’isolement social, les troubles de la mémoire, les difficultés scolaires et les comportements impulsifs.

Les tendances changent, mais le danger reste

Bonne nouvelle, la consommation quotidienne d’alcool chez les jeunes de 17 ans est à la baisse. Mais attention, les inégalités sociales persistent : selon l’enquête ESCAPAD 2022 de l’OFDT, les alcoolisations ponctuelles importantes (au moins cinq verres en une seule occasion) répétées, (soit au moins trois fois dans le mois) concernent 12 % des élèves de lycée général, 16 % des élèves de lycée professionnel, 29 % des apprentis et 20% des élèves non scolarisés.

Comment se protéger ?

La recommandation officielle est claire : zéro alcool avant 18 ans, pour limiter les risques de dommages sur le cerveau et éviter une installation dans la dépendance. Développer ses compétences psychosociales – comme savoir dire non, gérer la pression du groupe, exprimer ses émotions ou demander de l’aide – aide aussi à résister aux situations à risque et à faire des choix plus sûrs. 

Pour les parents et les proches, il est important d’ouvrir le dialogue sans jugement, d’écouter, de poser des questions, et de rappeler les règles tout en restant un repère bienveillant : parler d’alcool, c’est aussi parler de confiance et de protection.

Où trouver de l’aide ?

Maison des Adolescents (MDA) : Lieu d’accueil gratuit et anonyme, la MDA a pour mission d’informer, de conseiller, d’accompagner les adolescents, leurs familles et les professionnels au contact des jeunes. 

Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) : Ces consultations se déroulent au sein des Centres spécialisés d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou dans des lieux spécialisés dans l’accueil des jeunes (Maisons des adolescents et Points accueil écoute jeunes). 

Les CJC sont des espaces gratuits et anonymes où les jeunes de moins de 25 ans, seuls ou accompagnés, peuvent parler de leurs consommations (alcool, cannabis, jeux, etc.) avec des professionnels formés. Elles permettent d’évaluer la situation, de prévenir les addictions et d’orienter vers un suivi adapté si besoin. Les parents peuvent également être reçus avec ou sans le jeune concerné. 

Fil santé jeunes : Il s’agit d’un site web et numéro vert gratuit (0 800 235 236) qui répond aux questions santé, sexualité, amour, mal-être des jeunes de 12 à 25 ans.

Briser le tabou autour de l’alcool chez les jeunes est essentiel. En informant, en dialoguant et en offrant des ressources adaptées comme les MDA ou les CJC, nous pouvons collectivement aider les adolescents à faire des choix éclairés et à se protéger des risques liés à l’alcool. L’objectif est clair : soutenir leur santé et leur bien-être, pour un avenir sans dépendance.

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