À l’occasion du mois en Rose, Scarlette a décidé de se pencher sur une espèce étrange : celle des hommes qui prennent la fuite dès que le mot “cancer” s’invite dans le couple.
Quand la vie demande de la force, eux se liquéfient et filent sous la porte de secours. Par peur ? Par lâcheté ? Ou juste parce qu’ils ont confondu amour et confort émotionnel ?
Alors, on chausse nos lunettes roses et on tente de comprendre (sans excuser) ces hommes qui lâchent l’affaire quand il s’agit d’aimer vraiment.
1. Le miroir brisé de la virilité fragile
Quand une femme tombe malade, certains hommes voient leur univers vaciller. Ce n’est pas seulement la peur de la mort ou de la souffrance : c’est la peur de l’impuissance.
La maladie met en lumière ce qu’ils n’aiment pas affronter et leur incapacité à réparer. Ils ne savent pas quoi faire, alors ils font… rien. Ou pire : ils partent.
Parce que dans leur schéma archaïque, l’homme “protège”, la femme “soigne”. Et, quand le modèle se renverse, le viril vacille. Le cancer, pour eux, c’est une mise à nu symbolique : celle de leur fragilité. Et certains préfèrent fuir plutôt que d’affronter leur propre peur.
Spoiler alert : non, l’annonce n’est pas une condamnation. C’est un moment où l’amour, le soutien, la présence comptent plus que jamais dans la guérison. Reste!
2. L’amour conditionnel : “Je t’aime, mais seulement quand tout va bien”
Il y a ceux qui confondent l’amour avec la facilité. Tant que les cheveux brillent, le sourire resplendit et le lit vibre, tout roule. Mais quand viennent les cicatrices, les nausées, les nuits blanches et les seins amputés, la façade s’écroule.
Grosse erreur ! On les voit, ces hommes-là, ils n’aiment pas une femme, ils aiment l’image de la femme. Le vernis rose, pas le cœur battant dessous.
Et quand cette image se fissure, ils comprennent qu’ils n’ont jamais signé pour le “en santé comme dans la maladie”.
C’est l’histoire de Sandrine, 67 ans, qui a été quitté un soir de décembre, quand son compagnon depuis 14 ans, lui a annoncé qu’il ne pourrait pas assumer de faire l’amour dans le noir toute sa vie. « J’ai ri sur le coup, puis j’ai pleuré. Aujourd’hui j’ai de plus beaux seins qu’avant (merci la reconstruction), il a raté ça, tant pis pour lui ! »

3. La peur du corps abîmé (et du désir qui dérange)
La féminité mutilée, le corps transformé, la sexualité fragilisée… Voilà des thèmes qui font paniquer certains mâles. Parce qu’ils ne savent pas désirer autrement que par le prisme de la perfection.
Quand leur compagne se bat contre le cancer, ils ne savent plus comment regarder son corps. Au lieu de l’aimer plus fort, de caresser la vie qui résiste, ils détournent les yeux.
Petite chose !
C’est là que la bêtise et la superficialité se mélangent : leur désir n’est pas assez profond pour survivre à la réalité. Et au lieu de s’élever, ils s’éclipsent. Le déni c’est moche et ça brise.
4. Le refus de la vulnérabilité (ou le syndrome du “je gère pas”)
Le cancer, c’est aussi le chaos émotionnel. Et certains hommes sont des analphabètes de l’émotion. Ils ne savent pas pleurer, ni consoler, ni simplement être là. Parce qu’on leur a appris que “montrer ses failles, c’est être faible”. Alors, face à la souffrance d’une femme, ils paniquent : ils se sentent impuissants, inutiles, dépassés. Et comme ils ne savent pas parler, ils partent. Les vrais courageux, pourtant, sont ceux qui restent, maladroits mais sincères, silencieux mais présents. Et on vous aime pour ÇA !

5. Parce que certains sont, tout simplement, des mufles
Et puis, parfois, pas besoin d’analyse psychanalytique pour chercher le pourquoi du comment : ces messieurs sont juste égoïstes, immatures. Leur amour a la durée de vie d’un contrat d’abonnement à Netflix et la fiabilité d’un partage de connexion en rase campagne. Ils s’en vont quand “le service” ne leur convient plus.
Et s’il fallait leur trouver une circonstance atténuante, ce serait celle-ci : ils n’ont jamais su aimer autrement qu’eux-mêmes. Ce n’est pas un drame, c’est juste triste… et libérateur pour celles qui se relèveront plus fortes, plus lucides, et surtout débarrassées de ces boulets.
« Quand il m’a laissé aller seule à ma première chimiothérapie, j’ai cru que le monde s’effondrait une seconde fois. Le soir même, c’est moi qui lui ai demandé de s’en aller, il n’avait pas les épaules » , témoigne Régine, 56 ans, guérie, à la force de sa propre volonté ».
Les Pink Flags : ce que disent les hommes qui aiment vraiment
Et parce que, oui, il y a des hommes magnifiques. Des hommes qui ne s’effraient pas des cicatrices, qui embrassent le crâne rasé comme un drapeau de guerre, qui tiennent la main dans la salle d’attente sans chercher à fuir.
Ceux-là prononcent des phrases qui guérissent presque autant que les traitements :
– “Je t’aime dans tous tes états, surtout quand tu doutes”
– “Tes cicatrices racontent ton courage”
– “Tes seins ne font pas ta féminité, ton être, si”
– “Je ne peux pas prendre ta douleur, mais je peux la porter un peu avec toi”
– “Tu n’es pas malade, tu es vivante et c’est tout ce qui compte”
Et la meilleure punchline, entendue dans une vraie histoire d’amour : quand une femme a annoncé à son mari qu’elle allait perdre son sein droit, il a répondu, avec un sourire : « de toute façon, c’est le gauche que je préfère ».

Vous Mesdames, vous êtes les héroïnes. Et vous Messieurs, ceux qui restent, ceux qui aiment, vous êtes aussi les héros d’Octobre Rose. Vous êtes et serez là, tous les jours, même si c’est moche, long et injuste.
Parce que l’amour, le vrai, ne fuit pas les tempêtes : il apprend à danser sous la pluie, même en rose.