Son regard capte bien plus qu’une simple image. Il rassure, il dévoile, il met du baume au cœur. Dans son studio Clin d’Œil Ponot, Christophe Rablat immortalise des fragments de vie, des personnalités, des émotions, parfois des fêlures… Mais son objectif a le pouvoir de retisser un fil fragile : celui de l’estime de soi. Un talent qu’il prête cette année à une noble cause : Octobre Rose, à travers l’opération On Pose pour le Rose, à Chadrac.
Quand Christophe Rablat a lancé son activité il y a 10 ans, c’était dans son salon à Brives-Charensac qu’il transformait un studio improvisé pour laisser libre cours à sa passion : la photographie.
« J’ai dû avoir mon premier appareil photo à 10-12 ans. Je me suis beaucoup amusé avec… » Jusqu’à ce qu’un jour, le jeu se change en vocation. En 2019, Christophe Rablat ouvre son cocon dédié à la photo : Clin d’Œil Ponot, à Chadrac. Un espace créatif où la lumière est reine… et Poupy aussi (enfin… roi). Poupy, c’est son chat blanc immaculé au museau noir, qui dans ce studio règne en maître, n’hésitant pas à s’inviter entre deux prises de vue. Un adorable assistant à poils longs et au flair artistique étonnant. « Il n’est pas rare qu’il m’aide à choisir parmi les clichés finaux », plaisante le photographe. Même si évidemment, Poupy n’a jamais le dernier mot ! Christophe non plus d’ailleurs. « Car le choix final appartient aux modèles. »
Un univers photographique minimaliste au service de l’humain
Des hommes, des femmes, des familles, des couples, des enfants… « Mais c’est vrai que ce sont surtout des femmes, avoue le photographe. Elles s’offrent plus facilement des shooting pour se faire plaisir. Mais peu importe pour Christophe, qui donne avant tout de l’importance à la personne, aux personnalités, aux détails qui font que l’on est soi. Ainsi, il se refuse à utiliser des artifices tape-à-l’œil. Son approche artistique est épurée, minimaliste, intemporelle. Pas de décors, pas de costume… Du blanc, du noir, qu’il habille de jeux d’ombre et de lumière.
« J’aime les photos assez contrastées. J’aime que l’éclairage vienne participer à l’image. Mettre en valeur certaines choses, en camoufler d’autres… Ce n’est pas parce qu’un modèle est nu ou dénudé, que l’on voit forcément tout. » C’est un jeu d’adresse, un savoir-faire, un œil créatif qui n’appartient qu’à Christophe. Sa patte d’artiste au service de l’essentiel : l’humain, qu’il met au centre de tous ses clichés. « Je veux que mes modèles se trouvent beaux et belles pour ce qu’ils sont, pas pour le décor qui les entoure.
« Osez être belles » : la photo comme déclic de confiance
C’est d’ailleurs de là que sont nées séances photos « Osez être belles ». « Rares sont les femmes qui se trouvent belles, parfaites, sans aucun complexe. Donc l’idée qu’en un échange, puis une séance photo leur regard change… C’est magique ! »
Dans son studio, en tendant d’abord son oreille, puis son objectif, Christophe Rablat offre un miroir bienveillant à celles qui passent sa porte. « Ce qui pour certaines est déjà un acte de courage ! » Devant son appareil photo en effet, il n’y a pas que les corps qui s’exposent… Il y a aussi des épreuves, des blessures physiques ou psychiques, des dépressions, des séparations… Autant d’histoires de vies, parfois douloureuses, pour lesquelles ses modèles cherchent à se reconstruire. Une renaissance, une recherche de confiance et d’estime qui passe bien souvent par l’image qu’elles ont d’elles-mêmes.
Des échanges et de l'écoute pour faire naître la confiance
« Là je n’ai pas droit à l’erreur, au risque d’aggraver leur mal-être. » Pour Christophe Rablat, outre son talent, un bon photographe doit donc aussi savoir faire preuve d’écoute, de patience, de douceur et d’empathie.
« Je dois comprendre la raison de leur venue et la nature de leur blocage. Ensuite, c’est à moi de m’adapter, d’aller à leur rythme, sans jamais les brusquer. Tout le monde n’a par exemple pas la même notion du sexy ou de la sensualité. En fonction du modèle, de son expérience ou de sa sensibilité, ce curseur se déplace… » C’est le sixième sens du photographe.
Un sixième sens indispensable quand on entre ainsi dans l’intimité d’une personne et qu’on l’amène à se dévoiler (au sens propre, comme au figuré).
Photographier pour fabriquer de l’éternel
Bien souvent, la magie opère… « Il y a un avant et un après, remarque Christophe. En un shooting, certaines personnes ont l’envie de se reprendre en main, voire même de changer de vie ! D’autres ne peuvent retenir leurs larmes. » Des larmes de fierté. « Parce qu’elles n’auraient jamais pensé pouvoir faire tout ça » et se trouver belles en se découvrant sur papier.
L’impression, une dernière étape en effet primordiale pour le photographe ponot qui donne l’importance à l’objet : « Un véritable objet qui peut se conserver, durer dans le temps, comme l’album photo de nos grands-parents. » Le numérique s’efface, mais l’objet reste. Et avec lui, la délicieuse sensation de s’être un jour trouvé belle.
Octobre Rose : une pose solidaire pour une cause qui lui tient à cœur
En ce mois d’octobre, Christophe Rablat s’est ainsi engagé sur l’opération On Pose pour le Rose. Le concept ? Un shooting photo express de 15 minutes, deux photos livrées, pour seulement 35 €. Tous les bénéfices de l’événement étant intégralement reversés à la recherche contre le cancer du sein et aux soins de supports pour les patientes en traitement. « Pourquoi je me suis porté bénévole ? D’abord parce que comme beaucoup de monde, j’ai dans mon entourage des femmes touchées par la maladie », puis parce que sublimer les femmes par la photo est ce qu’il sait faire de mieux. Un exercice cependant exigeant en si peu de temps : « 15 min pour capter l’essence du modèle, le comprendre, le guider et ne décevoir personne, c’est peu ! » Un challenge qui pour cette belle cause, il est prêt relever pleinement.
Infos pratiques :
- On Pose pour le Rose : une opération qui se déroule en France, en Suisse et en Espagne.
- En bref : 15 minutes, 2 photos, 35 € intégralement reversés à la recherche contre le cancer du sein.
- Samedi 11 octobre : de 9 heures à 17 heures.
- Créneau solidaire : chaque photographe met à disposition d’une femme en cours de traitement, un créneau gracieux pour un shooting photo.
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