Pourquoi j’ai besoin d’un crime avant de m’endormir ?

Pourquoi j’ai besoin d’un crime avant de m’endormir

Vous aussi, vous vous endormez plus facilement après un bon meurtre ?
Pas d’inquiétude : écouter du true crime au lit ne fait pas de vous un monstre… juste une adulte qui apprivoise ses peurs à la voix d’Hondelatte.

Chez Scarlette, on vous rassure : non, vous n’êtes pas les prochains monstres de minuit.
On adore les histoires de monstres, de sorcières, d’envoûtements, de tueurs en série ou d’enquêtes criminelles.
Ça ne nous fait pas peur (qu’on croit), ça nous endort… « So what » ?

Ce n’est pas pour s’inspirer de comment on va tordre le cou de notre ex… C’est d’un œil ou d’une oreille hors-cadre qu’on s’en délecte, un peu voyeur, un peu psychanalytique, un peu câlin-couette.

Décryptage de cette pratique plus répandue qu’on ne le pense : regarder du sordide pour s’endormir.

##Pourquoi certaines personnes s’endorment en écoutant du true crime ?

Parce que la peur racontée rassure plus qu’elle n’effraie. Écouter un podcast criminel avant de dormir, c’est apprivoiser l’angoisse : le danger est contenu, la justice est rendue, et le cerveau peut enfin se relâcher.

Le “true crime”, notre nouvelle berceuse du soir

Il est 22 h, tablette sous le bras, on se dirige vers le lit douillet.
Une fois sous la couette, on appuie sur « lecture » et la voix de Christophe Hondelatte nous fait chaud au cœur.
Le générique — iconique, disons-le — de « Faites entrer l’accusé » nous transporte.

Dans un registre plus old school, la voix de Tom Novembre du « Crime était presque parfait » nous susurre au creux de l’oreille.

Ce que l’on va entendre dépasse l’entendement, mais c’est ok : ce n’est pas nous la victime, ce n’est pas nous le monstre.
Il a été traduit en justice, dormons sur nos deux oreilles.

Chez Scarlette, on y voit plutôt une forme de maturité : la boucle est bouclée

Pourquoi on aime s’endormir avec un meurtre (ou presque)

Vous savez que ça va être sordide, que le glaçon va dégouliner sur la colonne vertébrale, mais vous écoutez quand même.

Pourquoi ? Peut-être que ce besoin de frisson est tout sauf morbide.

On oscille entre fascination et soulagement : « Ah voilà, celui-là ; on l’a arrêté, ou presque… » (Et quand ce n’est pas le cas, la frustration nous chatouille).

On ne trouve pas le sommeil s’il n’y a pas de happy end — même relative.
Quand le coupable court toujours, impossible de s’apaiser. Pas fan, donc, des affaires non résolues.

Ce rituel du soir, entre peur maîtrisée et curiosité morbide, est peut-être une façon élégante de remettre un peu d’ordre dans le chaos.
Car dans le monde du true crime, la justice finit toujours par passer, et c’est peut-être ça, le vrai repos :
S’endormir avec l’idée que, quelque part, le monstre a été arrêté.

(Et entre nous, il vaut mieux ça que de retomber dans l’amour d’arnacœur… 
Un amour d’arnacœur : l’après-swipe )

Et si nos contes d’enfance avaient créé notre fascination du crime ?

Est-ce que ce ne serait pas les Frères Grimm et autres Charles Perrault le nœud du problème ?
Le Petit Poucet perdu dans la forêt, la chèvre de Monsieur Seguin qui finit dans les griffes du loup… Sorcières, monstres sous le lit, “méchant” caché dans l’ombre, ont bercé notre enfance (l’expression est choisie).

Alors oui, le passage à l’âge adulte ne fait que sophistiquer le décor :
Le loup devient criminel, l’ombre devient dossier d’enquête, la voix devient narratrice de podcast criminel.

Peut-être que dans ces récits nocturnes, on revisite l’enfance où tout reste à (re)définir : qui est le monstre, qui est la victime ?
On s’endort en se souvenant que l’angoisse n’est pas proscrite mais maîtrisée, contenue dans une oreillette.

Peur, contrôle et féminité : un réflexe générationnel

Et si, derrière cette fascination pour le true crime, se cachait quelque chose de profondément féminin ?
Depuis toujours, les femmes vivent avec l’idée du danger — dans la rue, dans le regard, dans la vie.
Alors, écouter la peur à distance, c’est peut-être une façon subtile de la dompter.

Dans ces récits sombres, le danger est enfin sous contrôle : le monstre est identifié, maîtrisé, enfermé.
Et pour une fois, c’est nous qui tenons la télécommande.

Dans la chambre, dans l’intimité, on choisit quand la peur commence et quand elle s’arrête.
Peut-être est-ce là, justement, notre façon moderne de reprendre le pouvoir : transformer l’angoisse en rituel de force tranquille.

Peur maîtrisée, cerveau apaisé : le mécanisme caché du true crime

Après en avoir discuté avec des amies qui ont le même rituel d’endormissement, on a compris que l’on n’était pas seules — et que cela devait répondre à un « travers » universel.

On vous détaille le mécanisme psy tout simple, mais redoutablement efficace :

Le mal est séparé : on entend, on assiste, on ne devient pas. La distance nous console.
On exige une issue : « Voilà, faites votre boulot messieurs, arrêtez-le, condamnez-le. Bonne nuit les petits. »
On est en sécurité dans l’horreur : oui, on s’effraie, mais on garde le contrôle. On appuie sur “pause” si besoin, ou on s’endort pour ne plus voir.
– Et surtout : c’est une façon de traiter la peur. La vraie vie hurle parfois sans micro, sans témoin, sans fin. Le vrai crime est pire que la fiction… et c’est exactement pour ça qu’on la veut.

Les 5 “berceuses du crime” de la rédac’

La rédac’ vous a concocté une mini-liste cosy-dark de formats français, classiques mais efficaces, à glisser dans vos oreillettes ou sur l’écran avant d’éteindre la lumière.
Un peu de peur, un peu de contrôle, mais surtout un bon compagnon pour s’endormir en sachant que la chambre est à vous.

  • Chroniques criminelles : émission diffusée sur TFX, disponible en replay sur la plateforme de la chaîne (via Molotov, etc.).

  • Faites entrer l’accusé : l’incontournable des nuits-frisson, disponible en replay (par exemple via RMC Découverte) pour repasser les épisodes à votre rythme.

  • Le crime était presque parfait: documentaire-magazine à savourer en replay pour celles qui veulent replonger dans les vieilles affaires en noir et blanc. Disponible en ligne (via Molotov ou autres plateformes de replays françaises).

  • Affaires sensibles (par Radio France / France Inter) : pour les insomniaques qui préfèrent le format audio pur, ce podcast true crime décortique de grandes affaires françaises, idéal en version « écoute dans l’ombre ».

  • Au bout de l’enquête : nouveauté qui mélange podcast et émission TV (coproduction France Télévisions) ; parfait pour celles et ceux qui aiment un peu plus d’analyse, tout en restant dans l’esprit « avant de dormir, on écoute un mystère bien ficelé ».

  •  

    Les affaires criminelles de Liv : Un condensé d’informations et parfois une analyse personnelle d’affaires criminelles résolue ou non. À savourer les yeux fermés.

  • Karl Zéro absolu : si vous êtes un tantinet complotiste, vous devriez adorer écouter le sordide mêlé à l’absurde ( on s’en fout de la vérité, c’est juste pour s’endormir).

Chères insomniaques criminophiles, sachez que non, vous n’êtes pas en train de devenir Hannibal Lecter version pyjama.

Et la prochaine fois que vous installez votre casque et que la voix d’Hondelatte vous entraîne dans les couloirs de l’horreur, détendez-vous. Vous ne dormez pas moins bien que les autres : vous avez juste troqué le conte de l’enfance contre un vrai-vrai frisson d’adulte, mais sous contrôle, comme un adulte.

Et peut-être qu’en fin de compte, c’est ça, le vrai repos : s’endormir en sachant que les monstres existent, mais qu’ils sont loin, bien enfermés dans la petite boîte.

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