Vous l’avez supporté pendant presque 20 ans et voilà que mini-vous s’apprête à prendre son envol. C’est donc officiel, vous vous apprêtez à connaître l’ultime épreuve de ce Koh-Lanta maternelle : la séparation.
Seulement voilà, une fois le quai de la gare quitté, une sensation bizarre et contradictoire vous assaille : un mélange de satisfaction et d’angoisse, de vide et d’abandon. Bienvenue au syndrome du nid vide ! Et spoiler alert, vous pourriez le sentir passer : tristesse profonde, sentiment d’isolement, anxiété liée à la préoccupation excessive concernant le bien-être des enfants ou le fait de ne pas avoir assez de contrôle sur leur vie, et enfin perte de sens en se demandant quel est son rôle ou sa mission après ce départ. Mais la fatalité n’existe pas chez Scarlette, voici donc nos 6 conseils pour passer le cap sans (trop de) bobos!
Qu'est-ce qu'il m'arrive encore ?
« J’ai mal (physiquement) , alors que je suis soulagée (moralement), c’est quoi mon problème ? » Pas de panique, après ce choc du réel (on nous l’avait dit qu’on ne faisait pas d’enfant pour soi-même), la première chose à se dire est que cette transition fait partie de la vie. Vous avez accompli votre mission de parent en guidant vos enfants vers l’indépendance et c’est maintenant une nouvelle mission qui s’annonce, celle de vous reconnecter avec votre « moi profond », step by step. D’abord : se reposer.
Redécouvrez la sieste (oui, la vraie !)
Vous vous rappelez cette période bénie où la sieste n’était pas interrompue par des cris de « Maman, où sont mes chaussettes ? » ? Eh bien, la sieste est de retour ! Installez-vous avec un plaid tout doux et une série Netflix, et savourez chaque minute de silence. Et puis, une fois reposée, profitez de cette nouvelle phase pour retrouver vos propres aspirations, loisirs, ou activités que vous aurez peut-être mises de côté au profit des cours de piano de mini-vous.
Reconvertir sa chambre en musée des nouvelles passions
À chaque fois que vous poussez la porte de sa chambre, une larme vous étrangle ? Il ne vous reste plus qu’à transformer son nid vide en antre de vos passions retrouvées. Pourquoi ne pas créer un sanctuaire méditatif ou un centre de loisirs personnel ? Tricot, poterie, karaoké solo, salle de sport… tout est permis. Bon, vous pourrez toujours garder un petit coin pour ses retours (et qu’il soit fier de la « transformation créative » de sa mère… car oui, un enfant veut, aussi, voir ses parents heureux).
Apprenez à ne plus cuisiner pour 12
Avouons-le : préparer des repas pour une armée quand il n’y a plus que vous et votre conjoint à la maison, c’est un peu excessif. C’est l’occasion parfaite pour adopter l’art subtil des portions pour deux. Parce-que je vous vois venir avec vos envies d’envoyer un colis de spaghetti bolo au «petit», elles vont moisir au fond de son frigo et vous y gagnerez une palanquée de boîtes en plastique odorantes et poilues. Envoyez-lui votre meilleure recette, ça vaut mieux.
Créez un groupe WhatsApp spécial "parents en détresse"
Besoin d’un espace pour partager vos angoisses de mère abandonnée ? Crée un groupe WhatsApp avec d’autres mamans dans la même situation. Vous serez surprise de voir à quel point les autres aussi passent leur temps à stalker les stories Instagram de leurs enfants ! Et n’oubliez pas de poster des photos de votre nouveau chat – parce que, oui, vous allez finir par en adopter un et monsieur va râler.
Qui es-tu, toi, qui squattes mon espace vital ?
Avec la maison (presque) vide, il est peut-être temps de redécouvrir ce mystérieux individu qui vit sous le même toit que vous depuis tant d’années : votre partenaire ! Pourquoi ne pas raviver la flamme avec une sortie hebdomadaire au ciné, au théâtre ou du moins un dîner où vous pourrez échanger librement ? Ça peut être un peu déstabilisant au début… comme parler à un colocataire que vous ne connaissez plus très bien. Mais, hey, c’est le début d’une nouvelle aventure. Et n’oubliez pas que monsieur est lui aussi, à sa manière, atteint du même syndrome, partager vos angoisses avec lui sera gage d’une nouvelle complicité.
Gardez le contact avec les oisillons sortis du nid
Enfin, et bien qu’il soit indépendant désormais, rester en contact avec eux de manière équilibrée peut rassurer. Cependant, il est important de respecter leur nouvel espace tout en conservant des moments de partage. Marcher sur des œufs ? Pas loin…
Et si malgré tous ces conseils, le syndrome devient trop difficile à gérer, il peut être utile de parler à un psychologue ou à un thérapeute pour obtenir un soutien émotionnel, que vous viviez solo ou en couple.
En résumé, le syndrome du nid vide, c’est un subtil et cruel mélange de fierté, de tristesse et de soulagement. Prenez ces trois émotions à pleines mains, secouez et redécouvrez l’égoïsme positif qui va modeler votre présent. Car oui, il est temps que vous redeveniez cette version légendaire de vous-même qui a existé avant les biberons toutes les 6 heures. Profitez de ce calme tout neuf avant la prochaine tempête qui n’est jamais (assez loin) : le retour du linge sale.
Et vous, quel sera votre premier grand projet après le départ de votre dernier enfant ?
Pour aller plus loin, trois conseils de lecture pour passer le cap en douceur
« La femme invisible », de Maïténa Biraben. Sorti en mai dernier chez Grasset, ce livre est un manifeste des possibles après 50 ans. La femme, une fois ménopausée arriverait en bout de course, pleurerait le départ de ses enfants, céderait au jeunisme ? Pour la productrice, le discours est archaïque. À 50 ans, les femmes ont enfin la liberté de libérer cette force invisible qui sommeille en elles.
«Le dernier enfant» de Philippe Besson (sorti en janvier) raconte l’histoire d’Anne-Marie, la cinquantaine, qui voit Théo, 18 ans, son dernier enfant, quitter la maison familiale. Plus rien ne sera comme avant, Anne-Marie le sait. Sa vie d’après s’annonce comme un grand vertige.
« La vie en ose » de Lisa Azuelos s’interroge sur le syndrome du nid vide et sur comment se réapproprier sa vie quand les enfants partent du cocon familial. Aux éditions Belfond.