Le compte à rebours est lancé ! Si vous avez déjà ressorti votre pull moche de Noël, lancé votre playlist Mariah Carey, et si vos cookies gonflent dans le four, alors vous êtes déjà dans l’ambiance de Noël. Et qui dit ambiance de Noël, dit films de Noël. Et là, je m’adresse à ceux-elles qui détestent ces tranches de vie meringuée à la sauce enguirlandée.
Mais cette année, Scarlette est là pour vous conforter dans votre détestation. Voici le Top 8 des raisons de détester les films de Noël, avec panache, assurance et arguments imparables !
C’est un parcours classique, somme toute : une année, vous allez adorer, l’année d’après vous allez détester. Pour les films de Noël, c’est pareil, accepter cette boucle, c’est être sain.e et humain.e. Souvenez-vous de ces lendemains de cuite, où vous dites « plus jamais ça ». Les téléfilms de Noël c’est un peu pareil. Trop de guirlandes, trop d’amour, trop de tout ! L’année d’après, soit vous avez oublié et vous replongez, soit vous rentrez en résistance.
On aime ou on déteste, en tout cas, la boucle est bouclée
Je vous avais déjà parlé, l’an dernier, de mon amour meringué pour les téléfilms de Noël. Ce rendez-vous quotidien sur les chaines mainstream où je lâchais le cerveau et j’attrapais mon doudou-slash-télécommande, le temps que Maddy, éditrice new-yorkaise, et Brian, bucheron-veuf-papa gâteau, se découvrent amoureux en 50 minutes chrono. Cette année, soit j’ai intégré la team premier degré, soit j’ai mûri (étant déjà plus que blette, j’opte pour la première option), et j’ai rejoins les anti-films de Noël. Pourquoi ? Parce que :
1. Le scénario tient dans une pub pour Amazon
Ou Orange, ou Intermarché… en tout cas il ne mérite pas vraiment appellation de « film » vu que le scénario pourrait tenir (magistralement) dans un spot de 30″. Les intrigues sont souvent prévisibles et clichées, elles suivent des schémas narratifs similaires, elles amènent toujours au même endroit, les violons, les grelots, les personnages stéréotypés et les rebondissements attendus. Cela peut être frustrant pour les téléspectateurs en quête d’une histoire originale et captivante. Alors oui, ça fait du bien, vite fait, mais j’ose la métaphore (de trop) : c’est comme si on appelait une masturbation « une relation sexuelle ». Done !
2. Les personnages sont souvent superficiels et peu développés
Les héros et les héroïnes des téléfilms de Noël sont souvent des personnes sans psychose, névrose ou red flag , sans gros défauts apparents ni conflits intérieurs (à part, parfois, un deuil mal digéré qui servira l’intrigue). Pas de profondeurs, aucun ressort scénique, rien de rien pour nourrir le cortex. Ces télénovela à la sauce pain d’épice ont un goût de reviens-y mais ça peut donner la nausée.
3. Les valeurs véhiculées sont souvent conservatrices et idéalistes
Otez-moi d’un doute… nous sommes bien en 2023, plus en 1950 ? Parce-que j’ai parfois l’impression que les téléfilms de Noël mettent un peu trop l’accent sur la famille, le mariage et la tradition. Cela peut être réconfortant pour certaines personnes, mais cela peut aussi être perçu comme simpliste, ringard. Petite pensée pour nos queens les queers, car trop peu de films de Noël inclusifs sont programmés. Cette année, l’événement c’est « Que souffle la romance« . Même si on n’aime le genre, un film de Noël lgbt par an, ça se fête !
4. Les téléfilms de Noël sont souvent diffusés en continu. C'est lourd
C’est comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes jusqu’au 24 décembre. Le déni est quasi impossible car sur toutes les chaînes, on nous en sert à raison parfois de deux par jour, 4 salles de cinéma sur 6 diffusent un conte de Noël, sans compter les plateformes, à l’envi. L’omniprésence de l’omnipotence magie de Noël, ça peut agacer.
5. Le couple qui ne se doute pas qu'il est fait l'un pour l'autre
Il est le roi incontesté des clichés dans les séries de Noël. Ces deux personnages qui sont amoureux l’un de l’autre, mais qui ne le savent pas encore. Ils passent généralement tout un épisode à se tourner autour, avant de finalement se rendre compte qu’ils sont faits pour être ensemble. Là encore, merci pour ceux-elles qui cherchent l’amour jusqu’aux sites de rencontre alors que dans leur salon y’a des gens dans le salon, qui vont fêter Noël, sans conviction, dans un village de 50 âmes au fin fond du Kentucky, pour rencontrer l’amour sans le vouloir.
6. L'enfant qui veut une chose particulière pour Noël
C’est un autre cliché assez classique : L’enfant, parfois orphelin, entre 4 et 9 ans, rêve d’une nouvelle maman, d’un renne à grelots ou d’aider le Père Noël pour sa livraison. Il ou elle fera tout pour l’obtenir, même si cela signifie mentir, tricher ou voler, demandera pardon d’avoir mis le bazar dans toute l’organisation du comité de fêtes du village pour obtenir ce qu’il veut et ça passera crème…Mais non ! ça ne marche pas comme ça ! La triche c’est mal 365 jours par an, faut lui dire à la petite Kimberley!
7. Le méchant qui essaie de ruiner Noël
Bien sûr, il ne peut pas y avoir de Noël sans un méchant. Il peut prendre la forme d’un voisin aigri, d’un patron insensible ou même d’un extraterrestre. Son but est toujours le même : ruiner Noël en ne pensant qu’à sa pomme. 10 minutes avant le générique de fin, il va devenir gentil et humain… On va pas se mentir : jamais ça n’arrivera dans la vraie vie, une vipère carriériste qui exploite la gentille Molly depuis sa prise de poste ne va pas changer en 3 jours !
8. L'injonction des retrouvailles, non merci !
Le pompon c’est un peu comme la Saint-Valentin quand t’as pas d’amoureux ou la fête des grands-mères quand tu viens de perdre la tienne : c’est cruel de nous présenter des mondes parfaits quand le tien ressemble à un mois de novembre, froid, noir et pluvieux. Plus largement, les films de Noël nous donnent la sensation que nous sommes passés à côté de quelque chose en nous rappelant combien il est important de se retrouver à cette période et de s’aimer les uns les autres. Laissez-moi ne pas rêver devant l’effervescence d’une communauté d’oncles Sam qui explose l’empreinte carbone du village en illuminations de Noël. C’est mon choix et je n’aime pas trop qu’un film me fasse culpabiliser d’aimer arpenter les grands boulevards dans l’anonymat le plus total, qui, eux aussi, explosent leur empreinte carbone mais passons…
Voici les 5 meilleurs films anti-Noël, rien que pour nous
Découvrons ensemble cette sélection de films qui mettent à mal l’esprit de Noël pour nous les plus grincheux que tant de guimauve rend donne la nausée.
Black Christmas (1974)
Âmes sensibles, s’abstenir! «Black Christmas» raconte l’histoire d’un meurtrier perfide qui assassine plusieurs étudiantes pendant une fête de Noël dans la résidence d’un collège canadien. Les nombreux rebondissements garantissent la chair de poule.
Fantômes en fête ( Scrooged,1988)
Ce film est basé sur le classique «A Christmas Carol» (1843) de Charles Dickens, mais se distancie de l’œuvre de base par son cynisme criard. Bill Murray y incarne un patron de télévision carriériste qui rencontre des esprits de Noël déjantés et sous amphétamines. La morale du film (être généreux est plus important que de faire de l’audimat) reste noyée dans toute cette noirceur trash.
Jack Frost (1997)
Un tueur en série qui se transforme en bonhomme de neige à la suite d’un accident chimique et qui continue à tuer sauvagement des gens: trop bizarre pour vous? Alors ne regardez pas ce film d’horreur graphique à l’humour noir. Le terme «meurtre de sang-froid» y prend une tout autre signification.
Bad Santa (2003)
Il n’y a pas que des pères Noël gentils et appréciant les enfants, comme le prouve Billy Bob Thornton dans son rôle de «Bad Santa». Casseur de coffres-forts, colérique et hargneux, Willie joue les pères Noël intérimaires dans un grand magasin. Tout ça parce que ça lui permet d’écumer les magasins de nuit, accompagné de son lutin Marcus (Tony Cox). Un film décalé et audacieux qui est étonnamment drôle.
Joyeux Bordel! (2016)
Une fête de Noël au bureau avec un personnel de bureau désinhibé et rongé par la frustration qui se transforme en une orgie de destruction sauvage. Voilà le cadre parfait pour une comédie délirante. La fête d’entreprise offre un scénario dans lequel nous ne pouvons que nous projeter. Ce film montre toutes sortes de scènes embarrassantes dont il vaut mieux ne pas s’en souvenir le lendemain.